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Entre le 1er janvier 2019 et le 1er janvier 2024, les tarifs de l’électricité ont grimpé de près de 70% en raison des taxes et du coût de l’entretien et de la construction des centrales nucléaires.
Les Français ont beau faire, moins ils consomment de l’électricité, plus leur facture augmente. Un paradoxe de plus en plus difficile à vivre pour nombre d’entre eux. Fin 2023, ils ont consommé près de 8% en moins (donnée corrigée de la météo), comme le leur avait demandé Élisabeth Borne, alors Première ministre, et Bruno Le Maire, ministre de l’Economie en leur proposant de baisser les thermostats et se couvrir mieux.
Mais côté prix, depuis deux ans, les compteurs semblent s’affoler. Après 4% de hausse en février 2022, 15% en février 2023, 10% en août 2023, de nouvelles hausses vont être appliquées dès le 1er février avec le rétablissement partiel de la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TIFCE). Selon les contrats souscrits, elles s’élèvent à 8,6% sur les tarifs de base et 9,8% sur les tarifs heures pleines et heures creuses.
La fin progressive du bouclier tarifaire
En deux ans seulement, soit depuis le début de la guerre en Ukraine, la facture d’électricité a grimpé de 44%. Sur son site, HelloWatt rappelle qu’avec les hausses successives depuis le 1er janvier 2019, la majoration atteint même 68,57%, en passant de 0,1466 centime d’euros le kW/h à 0,2471 centime au 1er janvier 2024. « Cette hausse intervient dans le cadre de la fin progressive du bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement », justifie le ministère de l’Économie.
« Lancée en octobre 2021, cette mesure de protection du pouvoir d’achat des Français a permis de limiter une hausse importante des factures d’énergie, suite à la guerre en Ukraine, contrairement à d’autres pays européens. »
Grâce à ce bouclier, le poids des taxes (TVA, CSPE, TCFE, TPA), qui représente plus d’un tiers de la facture, est subitement passé de 32 euros à un euro. Durant deux ans, l’État a pris à sa charge 37% du montant des factures. Un cadeau ponctuel dont il faut rééquilibrer le manque à gagner jusqu’au retour à la normale en février 2025.
« Cette mesure entraîne une perte de trois milliards de recettes dans le budget de l’État en 2024 », assure Bercy.
Cette conjoncture n’efface en rien la situation structurelle créée par l’accès régulé à l’énergie nucléaire historique (ARENH). Ce système détermine les tarifs de l’électricité en fonction de la progression tarifaire entre concurrents de la distribution qui achètent l’électricité des centrales à prix coûtant.
« Cette régulation du nucléaire est une aberration et le seul à tirer profit de ce système c’est EDF qui a besoin de ces revenus pour financer ses investissements. En 2022, ce système s’est superposé à la crise énergétique causée par la guerre en Ukraine », explique à BFM Business Nicolas Goldberg, partenaire chez Colombus Consulting.
Une décision politique
Lundi, sur BFMTV, Emmannuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a rappelé que le rattrapage annoncé par Bruno Le Maire est « une décision politique, un choix de finances publiques, votée par le Parlement ».
En 2019, il s’agissait déjà d’un rattrapage.
« 2019 est une année noire pour le budget des ménages. Avec près de 10% de hausse en 12 mois, le pays a connu en un été sa plus forte hausse depuis la libéralisation du marché de l’énergie », note HelloWatt.
Alors que la CRE désirait une hausse de 3 à 4% en février 2019, le mouvement des gilets jaunes avait contraint le Premier ministre de l’époque, Edouard Philippe, à geler les tarifs jusqu’en mai 2019.
« Après cet instant de répit, le prix du kWh est finalement reparti à la hausse en 2019, mais bien plus que prévu initialement », explique HelloWatt en mettant en cause le report.
Les augmentations ne reposent pas seulement sur ces taxes. La maintenance du réseau et des centrales et surtout les retards de l’EPR pèsent très lourd dans la facture d’électricité des particuliers et des professionnels.
Les coûts et le calendrier de l’EPR de Flamanville n’ont cessé de déraper depuis sa mise en construction en 2007. Les retards qui se sont accumulés ont fait grimper le coût de cette installation à 13,2 milliards d’euros au lieu des 3,3 milliards prévus dans le budget initial.

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