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L’Autorité nationale des jeux (ANJ) réfléchit à un moyen d’identifier ces joueurs problématiques mais aussi les mineurs dans les 35.000 points de vente du réseau physique.
Faudra-t-il bientôt montrer sa carte d’identité pour jouer au loto ou au PMU? Pour mieux identifier et protéger les joueurs excessifs, le régulateur du secteur souhaite mettre fin à l’anonymat en points de vente, selon son plan stratégique présenté jeudi.
L’Autorité nationale des jeux (ANJ) réfléchit à un moyen d’identifier ces joueurs problématiques mais aussi les mineurs dans les 35.000 points de vente du réseau physique, un « tabou de la régulation » auquel il faut s’attaquer « face aux enjeux de santé publique de l’addiction au jeu », a déclaré la présidente Isabelle Falque-Pierrotin, lors d’une conférence de presse.
« Le phénomène d’addiction a toujours existé mais aujourd’hui ces joueurs sont exposés à une infrastructure industrielle, ce n’est plus un problème individuel mais un problème social », déplore Isabelle Falque-Pierrotin.
« C’est une très bonne nouvelle », estime Thomas Gaon, psychologue spécialiste de l’addiction au jeu à l’hôpital Marmottan, qui se dit « débordé de demandes ». « Les joueurs qu’on reçoit ont commencé à 15 ou 16 ans en point de vente », indique-t-il, ajoutant que l’identification permettrait aussi d’écarter les interdits de jeu.
Près d’un million et demi de joueurs à risque, dont plus d’un quart à un niveau pathologique
Parallèlement, l’ANJ va exiger des opérateurs de paris en ligne qu’ils écartent plus efficacement les joueurs excessifs de leur clientèle. La dernière étude sur le sujet, qui remonte à 2019, évalue à 1,4 million le nombre de joueurs à risque, dont près de 400.000 à un niveau pathologique. Ces derniers génèrent 21% du chiffre d’affaires du secteur, selon cette étude de l’Observatoire des jeux. Et le fichier des interdits de jeu, qui compte 55.000 noms transmis aux casinos et aux sites de jeux en ligne, reçoit chaque mois 1.300 demandes d’inscription, les 25-35 ans représentant 50% des demandes, s’alarme Isabelle Falque-Pierrotin.
L’ANJ attend la prochaine étude statistique sur le sujet, prévue pour fin 2024, pour fixer d’éventuels objectifs de réduction chiffrés aux opérateurs en ligne. D’ici là, elle compte intensifier ses contrôles, notamment via le coffre-fort numérique par lequel elle a accès à toutes les données des opérateurs, pour s’assurer que ces joueurs excessifs sont mieux protégés, et n’hésitera pas à demander des sanctions en cas d’inaction.
« Nous voulons réduire la part des joueurs excessifs dans le chiffre d’affaires des opérateurs mais aussi à terme réduire la population des joueurs excessifs », indique Isabelle Falque-Pierrotin, qui insiste sur le fait que le plan « n’est pas un diktat » et sera progressif, privilégiant la collaboration avec les acteurs du secteur.
Renforcer la lutte contre le marché illégal
Parallèlement, l’ANJ continuera à se concentrer sur la lutte contre l’offre illégale et l’encadrement de la publicité, selon les orientations stratégiques 2024-2026 présentées par la jeune autorité, créée en 2020 pour remplacer l’Arjel. « La lutte contre le jeu excessif passe par la lutte contre le marché illégal. Or l’ambition de l’ANJ n’est pas assez forte sur le jeu illégal, il faut changer de méthode », déplore Nicolas Béraud, président de l’association des opérateurs de jeux en ligne Afjel qui milite pour la légalisation des casinos en ligne. Mais pour Isabelle Falque-Pierrotin, « c’est le jeu le plus addictif ».
« Ce serait un changement majeur du marché français, avec des effets concurrentiels très importants pour les casinos physiques » et qui s’inscrirait « sur un marché déjà très dynamique », note-t-elle, annonçant la création prochaine d’un groupe de travail sur les casinos.
Selon des données provisoires de l’ANJ, le marché pesait en 2023 13,35 milliards d’euros en produit brut des jeux (différence entre les mises des joueurs et leurs gains), en hausse de 3,5% sur un an. Sur l’identification en point de vente, « on attend de voir quand et comment ce sera mis en place mais c’est une mesure indispensable, qu’on demandait depuis longtemps », a réagi Nicolas Béraud, également patron de Betclic, alors que certains acteurs du secteur pointent une distorsion de concurrence de la FDJ. Isabelle Falque-Pierrotin a d’ailleurs assuré que l’ANJ serait « très vigilante à ce que le rachat par la FDJ du suédois Kindred (Unibet) ne déstabilise pas le marché ».
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