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Publié le 16 janv. 2024 à 19:12Mis à jour le 16 janv. 2024 à 20:11
Nouvelle déception chez l’Afer et Gaipare. Après l’annonce de rendements en forte hausse la semaine dernière pour les fonds en euros de plusieurs grands noms de l’assurance-vie, les deux associations d’épargnants ont dévoilé mardi des taux en faible augmentation et, comme l’an dernier, nettement en deçà de la moyenne du marché.
Chez Gaipare, dont le contrat est géré par Allianz, le rendement annuel passe seulement de 2,20 % en 2022 à 2,30 % au titre de 2023. A l’Afer, il passe de 2,01 % à 2,22 %. Dans le passé, l’association d’épargnants partenaire d’Abeille Assurances donnait pourtant le « la » lors de son annonce de janvier, en dévoilant l’un des meilleurs taux du marché. C’était avant l’acquisition de l’ex-Aviva France par la Macif.
La référence du Livret A
Aujourd’hui, d’autres lui volent la vedette, en particulier la MACSF à 3,10 %, Garance à 3,50 %, La France Mutualiste à 3,70 %, ou encore Corum EuroLife à 4,45 %. Signe de la bataille qui fait rage sur le marché, Société Générale Assurances signe de son côté une remontée spectaculaire en passant d’un taux minimal de 1,60 % à 2,85 %. MAAF et GMF approchent aussi ce niveau, à 2,8 %.
Ce n’est plus très loin des 3 % du Livret A. Depuis l’an dernier, le produit phare de l’épargne réglementée est en effet devenu la nouvelle référence du marché de l’assurance-vie, en rapportant désormais plus que les fonds en euros. Une première depuis 1982. Ces derniers ont certes servi un rendement moyen en hausse pour la première fois depuis trente ans, mais il a seulement atteint 1,91 % en 2022, selon l’ACPR, le régulateur du secteur.
Pour 2023, le cabinet Facts & Figures table sur une moyenne de 2,50 % pour ce produit coeur de l’assurance-vie. Gaipare et l’Afer ne sont pas les seuls à faire moins bien. AXA, qui a réduit la voilure sur ce marché, et La Mondiale (sur certains contrats) servent un taux de base de 2 %, et MMA de 2,25 %. Deuxième acteur du marché français, CNP a annoncé mardi soir des taux plancher compris entre 2,15 % et 2,50 %.
L’écart se creuse
Même si des « bonus » accordés aux porteurs d’unités de compte (UC) ou de contrats eurocroissance peuvent faire grimper la rémunération annuelle de certains contrats, l’écart se creuse entre les moins-disants et les plus offensifs, comme Corum EuroLife, l’un des derniers nés du marché.
Ce fonds en euros assuré par SwissLife affiche un rendement annualisé de 4,45 %, en extrapolant sur une année la performance du second semestre 2023. Pour atteindre ce niveau de rémunération, l’assureur a investi dans des obligations d’Etat et d’entreprises récentes, donc bien rémunérées grâce à la hausse des taux d’intérêt. Les fonds en euros historiques sont, eux, encore en partie englués dans leurs investissements passés, à l’ère des taux très bas.
Outre la gestion financière, le niveau de réserves est l’autre facteur différenciant entre les acteurs. Cette provision pour participation aux bénéfices (PPB) est censée parer aux coups durs. Typiquement, la remontée rapide des taux d’intérêt démarrée en 2022, qui déstabilise le modèle des fonds en euros confrontés à une forte décollecte (plus de 25 milliards d’euros l’an dernier à fin novembre).
Réserves
Certains assureurs fourmis, notamment les bancassureurs, ont accumulé les réserves et pourront les distribuer pendant encore cinq ou six ans pour gonfler leurs rendements. D’autres plus cigales, comme l’Afer, ont distribué le fruit des investissements au fil de l’eau. L’Afer a ainsi puisé 115 millions d’euros dans sa PPB pour gonfler son taux 2023, et il lui reste 219 millions de provisions, selon les chiffres dévoilés mardi par son président Gérard Beckerman.
« On a refusé de jouer avec la PPB, qui est un régulateur », a-t-il déclaré au cours d’un point presse. Celle-ci représente 0,54 % des encours du fonds en euros, contre 0,80 % à fin 2022 et 5,4 % à l’échelle du marché à cette date.
Lundi, l’ACPR, le gendarme du secteur, a appelé les assureurs à puiser dans leurs réserves pour augmenter le rendement servi sur les fonds en euros au capital garanti par les compagnies. Cette redistribution doit permettre de retenir les épargnants et d’éviter une accélération des rachats qui pourrait déstabiliser le système.
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