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Publié le 16 janv. 2024 à 18:52Mis à jour le 16 janv. 2024 à 18:53
Les pays développés connaissent un hiver démographique . Ni la tendance ni l’expression ne sont nouvelles mais le mouvement s’accélère depuis le début du Covid. La natalité n’a pas retrouvé son niveau d’avant la pandémie. Le Vieux Continent porte de mieux en mieux son nom, posant un problème de financement de l’Etat-providence aux pays qui l’ont inventé. Du nord au sud, les femmes ont moins d’enfants qu’avant. Le nombre de petits grecs nés en 2022 est au plus bas depuis 90 ans.
Mais l’Europe n’est pas la seule concernée. De nombreux pays émergents le sont aussi. L’Amérique latine, le Moyen Orient et l’Asie sont touchés. En Colombie, le taux de fécondité est tombé à 1,85 enfant par femme en 2022. En Thaïlande, le nombre de naissances est désormais inférieur à celui des décès et a chuté de 30 % en 10 ans.
Et les autocraties ne sont pas en reste. Les Chinoises n’ont eu, en moyenne, que 1,1 enfant en 2022. En Iran, le nombre d’enfant par femme a reculé à 1,7. En Corée du Nord, il serait passé sous le seuil de renouvellement des générations, soit 2,1 enfants par femme. Tant et si bien que l’ayatollah Khamenei et Kim Jong-un ont, chacun de leur côté, demandé à leur population de réagir.
L’Italie, pays européen qui vieillit le plus vite
En 2022 le nombre des naissances est passé sous la barre symbolique des 400.000 pour s’établir à 393.000, le chiffre le plus bas depuis 1861, date de l’unification du pays. Selon les chiffres provisoires de 2023, celles-ci dépasseront difficilement les 380.000.
Avec le taux de fécondité le plus bas d’Europe – 1,24 enfant par femme – cette tendance sera extrêmement difficile à enrayer. Selon l’Istat, un quart des femmes nées dans les années 1990 n’aura jamais d’enfants. Le nombre annuel de nouveau-nés s’est effondré de 30 % en une décennie.
L’immigration, bouée de sauvetage allemande
L’année 2022 a été une rupture pour l’Allemagne. Alors que le pays avait vu son taux de natalité remonter de 1,38 enfant par femme en 2000, à 1,58 en 2021 grâce à une politique familiale plus offensive et à la construction de crèches dans les grandes villes, ce taux a baissé pour atteindre 1,46 enfant par femme en 2022. C’est le niveau le plus bas depuis 2013. Et il est encore plus faible si on se limite aux femmes de nationalité allemande (1,36).
Le pays a recensé un peu plus de 738.000 nouveau-nés en 2022, soit 7,1 % de moins qu’en 2021. Les premiers chiffres de 2023 confirment la tendance avec 7,4 % de naissances en moins entre janvier et septembre 2023. L’Allemagne comptait 84,3 millions d’habitants en 2022 contre un peu moins de 70 millions au début des années 50. Sans l’arrivée de la main-d’oeuvre étrangère, la population allemande aurait baissé dès 1972.
Le talon d’Achille russe
Mortalité en baisse mais natalité défaillante : tel est le bilan démographique mitigé de Vladimir Poutine après un quart de siècle au pouvoir. Les politiques de santé, de lutte contre l’alcoolisme et le tabac ont porté leurs fruits : chaque année, 250.000 Russes meurent à cause du tabac, près de 200.000 décèdent à cause de la vodka. En 2005, ces chiffres étaient deux fois plus élevés.
L’espérance de vie est d’ailleurs en passe d’atteindre un record : presque 74 ans. Mais malgré les politiques natalistes, la fertilité diminue et la Russie traverse les effets du creux démographique des années 90 avec, par ricochet, une nouvelle chute des naissances de 4 % par an. Avec 144 millions d’habitants aujourd’hui, la Russie est moins peuplée qu’en 2000, lorsque Vladimir Poutine est arrivé au Kremlin.
Le dépeuplement de la Corée du Sud
Avec un taux de fécondité en chute libre et désormais proche des 0,7 enfant par femme à la fin de 2023, la Corée du Sud se prépare à voir sa population perdre au moins quinze millions d’habitants au fil des cinquante prochaines années. Selon les dernières projections de l’institut public Statistics Korea, le pays ne comptera plus que 36 millions d’habitants en 2072 contre 51,6 millions actuellement.
Du fait de la faiblesse du nombre de naissances, près de 48 % des habitants du pays auront alors 65 ans ou plus. Ce ratio n’était, l’an dernier, que de 17,4 %.
L’exception américaine
Aux Etats-Unis, le solde naturel a commencé à rebondir depuis 2022, et cette tendance s’est accélérée en 2023, avec la fin du Covid. L’accroissement de la population dû à l’écart entre les naissances et les décès s’est en effet élevé à 531.400 en 2023, selon les premières estimations. Il reste en revanche moitié moindre qu’en 2018 et en 2019. Près de 3,66 millions de bébés pourraient être nés l’année dernière, un score en léger recul par rapport à 2022 (3,68 millions), mais en nette hausse par rapport à 2021 (3,58 millions).
En dépit du boom économique et de l’optimisme retrouvé dans le pays, la natalité américaine n’a pas retrouvé sa vitalité d’avant crise, lorsqu’il naissait 3,8 millions d’enfants par an. En réalité, le nombre de naissances est en déclin depuis les années 2010 aux Etats-Unis, car la transition démographique est à l’oeuvre. C’est d’ailleurs l’un des sujets d’inquiétude d’Elon Musk, le patron de Tesla et le propriétaire de X, qui a dix enfants et qui se lamente publiquement du déclin de la natalité.
L’afflux d’immigrants a jusqu’à présent permis la poursuite de l’expansion démographique des Etats-Unis, qui comptent 335 millions d’habitants.
G. C., E. G., S. G., O. B., Y. R.,Q. T.
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