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Publié le 9 janv. 2024 à 16:19Mis à jour le 10 janv. 2024 à 9:01
La patience d’Antony Blinken a été mise à dure épreuve mardi lors de l’étape israélienne de sa tournée au Moyen-Orient. Espérant calmer le jeu à Gaza et éviter une guerre avec le Hezbollah au Liban, le secrétaire d’Etat américain a eu du mal à convaincre ses interlocuteurs.
La liste des divergences ne cesse de s’allonger entre Washington et le gouvernement de Benyamin Netanyahou, sans que les Etats-Unis tapent encore du poing sur la table. Les fournitures d’armes et de munitions à l’armée israélienne se poursuivent comme si de rien n’était.
« Nouvelle étape » dans les combats
Parmi les pommes de discorde figure le sort des centaines de milliers de Palestiniens qui résidaient dans le nord de la bande de Gaza et qui ont dû fuir les combats en se réfugiant dans le sud de l’enclave. Pour Antony Blinken, ces Palestiniens doivent pouvoir « retourner chez eux dès que les conditions le permettront ». Les responsables israéliens ont pour le moment refusé la moindre concession.
Selon eux, des progrès tangibles sur la libération des 136 otages israéliens et étrangers, notamment américains, détenus par le Hamas, constituent la condition préalable au retour des Palestiniens dans le nord de Gaza. « C’est un atout important dans les négociations avec le Hamas, nous n’y renoncerons pas », souligne un haut responsable israélien cité par les médias.
Le secrétaire d’Etat a également dénoncé les propos des ministres israéliens d’extrême droite qui préconisent une « émigration volontaire » de masse des 2,3 millions de Palestiniens de Gaza et la reprise de la colonisation dans cette région. « Il ne faut pas que les Palestiniens soient poussés à quitter Gaza », a-t-il souligné. Benyamin Netanyahou n’a pas repris cette idée à son compte, mais il ne critique pas les ministres qui la soutiennent publiquement.
Sur le front militaire, Israël a fait un geste pour tenter de répondre aux déclarations d’Antony Blinken pour qui la « réduction du nombre de morts [palestiniens] est un impératif absolu ». Le porte-parole de l’armée et le ministre de la Défense, Yoav Gallant, ont annoncé une « nouvelle étape » dans les combats, qui doit se traduire par une réduction du nombre de bombardements et de soldats mobilisés.
Cela doit permettre de mener des opérations de plus faible intensité et « plus ciblées », censées provoquer moins de victimes collatérales. Selon le ministère de la Santé du Hamas, 23.000 Palestiniens ont été tués depuis le début de la guerre. Ce changement de tactique va toutefois « prendre un certain temps » avant de se traduire sur le terrain, a reconnu Yoav Gallant.
Un commandant du Hezbollah éliminé
Du côté libanais aussi, les Etats-Unis et Israël ont du mal à accorder leurs violons. Antony Blinken veut à tout prix éviter une guerre entre l’Etat hébreu et le Hezbollah qui embraserait le Liban. Israël ne lui a pas facilité la tâche en éliminant lundi Wissam Tawill, un important commandant de la « Force Radwan », l’unité militaire d’élite du Hezbollah lors d’un raid aérien dans le sud du Liban.
Cette opération a été menée en guise de représailles deux jours après une attaque de plus de 40 roquettes et missiles tirés par le Hezbollah contre une importante base de radar et d’écoute sur le Mont Hermon, situé à 5 km de la frontière avec le Liban. Mardi, le Hezbollah a tiré un drone contre le QG de l’armée israélienne dans la région Nord, tandis que trois membres du Hezbollah ont été tués lors d’un raid aérien israélien.
Du côté palestinien, Antony Blinken a aussi du pain sur la planche. Il devait rencontrer le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Ramallah en Cisjordanie. Les Américains tentent de le convaincre de former un nouveau gouvernement avec des experts et des personnalités indépendantes pour remplacer les caciques du Fatah, le parti qui contrôle l’Autorité palestinienne, accusés de corruption et d’incompétence.
Antony Blinken estime que ce changement est indispensable pour donner une chance à l’Autorité palestinienne de prendre le pouvoir dans la bande de Gaza, une fois le Hamas défait. Mais Mahmoud Abbas, âgé de 88 ans et dont la démission est souhaitée par 80 % des Palestiniens, refuse de céder sa place.
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