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(BFM Bourse) – L’action du groupe américain chute en début de séance ce lundi à Wall Street après que plusieurs de ses appareils 737 MAX-9 ont été cloués au sol pour des inspections. Ce qui malmène un peu plus la réputation du monocouloir phare de Boeing.
Boeing s’apprête à vivre vraisemblablement une séance cauchemardesque ce lundi. Le rival américain d’Airbus s’effondre de 8,24% en début de séance à Wall Street vers 16h10.
« La réputation de Boeing a été ébranlée après l’incident survenu vendredi dernier sur l’un de ses 737 Max exploité par la compagnie Alaska Airlines », explique Russ Mould, directeur des investissements chez AJ Bell. Dans la nuit de vendredi à samedi, un incident sur un 737 MAX 9 opéré par cette compagnie a, en effet, conduit au détachement d’une « porte bouchon » (« plug ») pendant le décollage.
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Ce « plug » est installé sur certains avions 737 MAX 9 « pour lesquels les compagnies aériennes n’ont pas l’intention d’utiliser la capacité supplémentaire de sièges permise par cette porte de sortie », explique Jefferies.
Selon Reuters, ce « plug » a été fixé et conçu par Spirit AeroSystems, un équipementier aéronautique spécialisé dans les aérostructures (fuselage, ailes, nacelles du moteur). Coté à Wall Street, l’action de cette société dégringole, elle, de 12,7% à Wall Street.
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Nouveau revers pour le 737 MAX
À la suite de cet incident survenu sur l’avion d’Alaska Airlines, plusieurs compagnies ont immobilisé leurs 737 MAX 9 pour des inspections. Selon l’AFP, c’est le cas de United Airlines, Turkish Airlines, Aeromexico ou la compagnie panaméenne Copa Airlines.
L’autorité de réglementation du secteur aérien États-Unis, la FAA, ainsi que son équivalent européen, l’EASA ont publié samedi des directives de navigabilité d’urgence, qui prévoient l’immobilisation au sol. Ce dans l’attente d’inspections des 737 MAX 9 présentant « la configuration concernée (c’est-à-dire équipés du « plug »), soit 171 des 200 737 MAX 9 livrés par Boeing, dont aucun en Europe, selon l’EASA », explique Jefferies.
En termes de coûts, ces incidents devraient rester relativement mesurés à l’échelle de l’activité du groupe américain. Jefferies estime que l’impact financier pourrait être inférieur à 20 millions de dollars, et que le souci technique pourrait être résolu rapidement.
De plus « les 737 MAX-9 devraient représenter seulement 18% des livraisons totales de 737 MAX (famille qui comprend aussi les versions 737 MAX-7, 737MAX-8 et 737 MAX-10, NDLR) de Boeing en 2024, ce qui constituerait un pic, puis 9% en 2026 », relativise un analyste.
Mais cet impair vient s’ajouter une liste noire pour le 737 MAX dont la totalité des appareils s’étaient retrouvés immobilisés en 2019, à la suite de deux crashs survenus en 2018 et 2019. Les appareils avaient été cloués au sol pendant 20 mois.
L’an dernier, Boeing avait dû mener des inspections sur les 737 Max 8, à la suite de l’identification d’un problème de qualité, c’est-à-dire des trous mal percés sur la cloison de pression arrière. Puis, en décembre, l’avionneur avait demandé aux compagnies aériennes d’inspecter des nouveaux 737 MAX pour vérifier qu’un boulon ne s’était pas desserré dans le système de commande.
Une direction sous pression
« Toutes ces informations laissent à penser que la qualité de fabrication de Boeing est inférieure à celle d’Airbus », note l’analyste précédemment mentionné. « Surtout Boeing a pâti pendant tout le week-end d’une publicité excessivement négative », ajoute cet analyste.
Boeing apparaît donc encore sous un mauvais jour avec son 737 MAX, ce qui s’avère très problématique dans la mesure où il s’agit de son modèle phare sur le marché des monocouloirs, bien plus dynamique que celui des gros-porteurs. Et que la confiance des clients du groupe américain risque de s’éroder.
« Ce n’est bon pour personne, surtout compte tenu de l’historique de cet avion », a déclaré à Bloomberg Richard Aboulafia, directeur général de la société de conseil en aviation AeroDynamic Advisory. « Dans ce contexte, il est impératif de procéder à des changements culturels afin que la direction de l’entreprise soit plus étroitement associée à la conception et à la fabrication des avions », ajoute-t-il.
« Il n’y a pas de place pour l’erreur dans la construction d’un avion et prendre des raccourcis au stade de la production pourrait avoir des conséquences catastrophiques. Des questions se posent naturellement sur les contrôles de qualité et sur le fait de savoir si Boeing essaie d’en faire trop et trop vite », juge de son côté Russ Mould, directeur des investissements d’AJ Bell.
« La direction de Boeing sera soumise à une pression considérable de la part des régulateurs et des clients pour expliquer ce qui se passe, ce qui signifie des vents contraires considérables pour l’entreprise. Il n’est pas étonnant que les investisseurs se soient empressés de vendre les actions », poursuit-il.
« Nous considérons que le dernier incident en date érode la confiance fragile qui a été bâtie autour de la franchise 737 MAX. Selon nous, Boeing doit avancer avec prudence et circonspection dans ce champ de mines potentiel pour sa réputation. Les régulateurs doivent également faire preuve d’une certaine vigilance, car la FAA est responsable de la certification de ces avions avant leur livraison », juge de son côté Bank of America.
« Cela dit, à ce stade, en raison de la nature duopolistique de l’industrie (un marché dominé par Airbus et Boeing, NDLR), nous ne pensons pas que cela ait un impact sur les commandes de l’une ou l’autre des variantes du 737 MAX. Cependant, si les coups portés au programme se poursuivent, le public pourrait perdre confiance dans le 737 MAX, ce qui pourrait avoir un impact sur les ventes », poursuit la banque américaine.
Julien Marion – ©2024 BFM Bourse
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