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(BFM Bourse) – Qu’ont en commun les cinq meilleures performances de la Bourse de Paris sur les 20 dernières années? Ces sociétés sont accompagnées par un investisseur de référence fortement impliqué dans sa gouvernance, signale Amiral Gestion.
Sartorius Stedim, Wavestone, Eurofins Scientific, Hermès, et Esker… Ces sociétés se sont particulièrement illustrées en Bourse sur les 20 dernières années. Le sellier a vu son cours s’apprécier de près de 3.500% sur la période, quand Esker, le seul locataire d’Euronext Growth de cette liste, a vu son cours être multiplié par 22 dans l’intervalle. Et même par 52 si on s’arrête à son plus haut historique inscrit fin 2021 à plus de 360 euros.
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Quelle est donc la clé de ce succès en Bourse? Amiral Gestion nous donne quelques éléments de réponse. Ces sociétés ont pour ainsi dire toutes un investisseur de référence à leur capital, fortement impliqué dans la gouvernance de l’entreprise (en l’occurrence une famille, un fondateur, un repreneur, ou un groupe de dirigeants).
Il ne s’agit pas d’une exception française, avance la société de gestion. « Le même exercice génère des résultats équivalents dans les autres pays européens, que ce soit en Allemagne, en Italie ou en Espagne, pour ne citer que les principaux pays de la zone euro », ajoute Amiral Gestion.
Pour illustrer cet état de fait, la société de gestion cite une étude de Crédit Suisse. Elle souligne que depuis 2006, son échantillon de 1.000 sociétés familiales a généré une surperformance annuelle moyenne de 3 points par rapport aux autres. Cette étude met également en avant un écart encore plus considérable sur les petites sociétés (5,4 points de surperformance) que sur les grandes (2,3 points).
« Ces statistiques sont réalisées sur l’ensemble du monde, et le constat est relativement similaire sur toutes les zones géographiques. De plus, ces sociétés ont au global un niveau d’endettement inférieur à celui des grandes, ce qui corrobore d’autres études soulignant qu’elles génèrent une performance supérieure à long terme en réduisant la prise de risques », ajoute la société de gestion.
Résister au court-termisme
Pourtant, ces sociétés contrôlées par un actionnaire majoritaire font parfois l’objet d’une certaine méfiance de la part des investisseurs, remarque également Amiral Gestion. Selon la société de gestion, « les investisseurs leur reprochent parfois leur manque d’écoute face aux demandes pressantes des marchés financiers ». Or, ces investisseurs sont seulement « de passage »,et leurs requêtes s’avèrent incompatibles avec certains projets stratégiques, qui s’inscrivent dans le long terme.
Mais c’est peut-être là que réside une de leurs principales forces, pointe Amiral Gestion, à savoir celle de résister aux exigences de la Bourse, « qui a sa propre logique, son propre horizon de temps. Surtout, l’entreprise engage sa réputation et même celle des membres de la famille, ce qui laisse peu de place à des décisions stratégiques irréfléchies ».
« Si les entreprises contrôlées – familiales ou non – ont statistiquement une meilleure performance à long terme, c’est peut-être aussi parce qu’elles évitent certaines erreurs coûteuses que les entreprises non contrôlées font plus souvent », poursuit la société de gestion.
Moins de fautes directes
Pour illustrer la prudence de ces sociétés, Amiral Gestion emprunte un terme familier au monde de la balle jaune: « Comme au tennis, elles (ces sociétés) feraient moins de fautes directes que les autres, ce qui leur conférerait naturellement un avantage en termes de performances ».
« Quand LVMH rachète Tiffany, ce n’est pas parce que Bernard Arnault pense que cela plaira aux marchés financiers, mais parce qu’une vision industrielle permet d’envisager une véritable création de valeur à long terme », explique la société de gestion, qui est en revanche beaucoup moins tendre sur le « triste cas Atos ».
Il fait même figure de caricature des problèmes « de manque d’alignement entre dirigeants et actionnaires ». « Sans actionnaire de référence, cette société a été gérée par une succession de directeurs généraux dans une logique de fuite en avant, optimisant de manière excessive (court-termiste) compte de résultats et génération de trésorerie, multipliant les opérations de croissance externe pour séduire les marchés, et distribuant quand tout semblait aller bien des sommes faramineuses sous forme d’actions gratuites à ses dirigeants de l’époque, et de commissions à des armées de banquiers d’affaires », déplore Amiral Gestion.
Dans un scénario utopique dépeint par la société de gestion, Atos « aurait été gérée différemment si ses dirigeants historiques avaient eu pour perspective de rester investis significativement au capital pendant de nombreuses années et n’avaient pas été rémunérés sous une forme qui leur permettait de bénéficier de la hausse du titre à court terme sans souffrir de sa baisse à long terme ». Dans ce cadre-là, « les acquisitions auraient été moins nombreuses, mieux intégrées, réalisées à prix plus raisonnables ; à l’inverse la bonne gestion des opérations de la société aurait été beaucoup plus haute dans la liste des priorités ».
Un alignement des intérêts
De l’autre coté du spectre, les actionnaires minoritaires d’une société peuvent redouter d’être floués et de voir leurs intérêts étouffés par l’équipe de direction. Une problématique qui est soulevée par les « problèmes d’agence » (l’agent étant celui qui agit pour le compte des autres).
Or, dans le cas des dirigeants entrepreneurs, cet alignement est garanti, rappelle Amiral Gestion puisque la rémunération des actionnaires, c’est la rémunération du management. La société de gestion cite l’exemple de Jérôme François, le président directeur-général de TFF Group, leader mondial du tonneau d’élevage pour le vin, qui n’a ainsi pas de salaire variable. Ce dirigeant estime que ses dividendes et la création de valeur de l’entreprise jouent ce rôle.
« Ce n’est pas une nouveauté, l’alignement d’intérêts est absolument critique dans la performance économique des entreprises et la bonne compréhension de cet alignement est un passage obligé dans nos analyses. L’actionnariat de référence semble être de loin son meilleur garant. Quand ce n’est pas le cas, le système de rémunération de la direction mais aussi des salariés se doit d’être extrêmement bien structuré et doit être une priorité des conseils d’administration », poursuit Amiral Gestion.
Sabrina Sadgui – ©2024 BFM Bourse
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