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Parce qu’il y a une contradiction très forte entre l’objectif légitime des ZFE – améliorer la qualité de l’air en sortant de nos rues les véhicules les plus polluants – et le manque de moyens pour aider ceux qui les font rouler : des ouvriers, des employés, qui travaillent loin des immeubles de bureaux, dans des zones et à des horaires mal ou pas desservis par les transports collectifs.
À terme, 14 millions de véhicules classés Crit’Air 3, 4 et 5 sont concernés. Des millions de gens vont se retrouver en grande difficulté. Ce qui se profile, c’est une crise des gilets jaunes à la puissance dix.
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Mais les ZFE, est-ce nécessaire ?
Oui. Chaque année, la pollution atmosphérique cause 40 000 morts prématurées en France, 8 000 rien qu’en Île-de-France. C’est un drame absolu. Les automobiles y contribuent fortement, et on a déjà commencé à agir contre ça, avec des normes d’émissions de plus en plus sévères. Mais elles concernent les seuls moteurs. Or ceux-ci représentent seulement 40 % des émissions de particules.
Le reste, ce sont les freins (40 %), et les pneus (20 %). Si on n’a pas de solution pour les pneus, il existe en revanche pour les freins des systèmes d’aspiration qui captent 80 à 90 % des particules. Cela coûte 150 euros sur un véhicule neuf et 700 euros s’il est déjà en circulation. Nous souhaitons que la métropole du Grand Paris finance ces équipements jusqu’à 500 euros. Et, au-delà, que la norme Euro 7, actuellement en discussion, les rende obligatoires sur toutes les voitures neuves.
Généraliser ce type de mesure ne coûterait-il pas trop cher ?
Pour les aspirateurs à particules, cela coûterait plus de 10 milliards d’euros, mais le jeu en vaut la chandelle : une voiture Crit’Air 3 équipée émettra moins de particules qu’une Crit’Air 1. D’ailleurs, permettre aux véhicules équipés de gagner un rang Crit’Air serait plus intelligent que de mettre au rebut des millions de voitures pour les remplacer par des neuves, dont la construction va engendrer des émissions de CO2. Pour la qualité de l’air et le climat, ce serait nettement préférable.
A-t-on pris la bonne direction, avec ces ZFE ?
En vingt ans, les voitures ont pris 30 % de poids en plus. Aujourd’hui, un SUV de luxe de deux tonnes va être classé Crit’Air 1 parce que son moteur pollue peu. Mais, comme il est très lourd, il émet deux fois plus de particules au freinage qu’une Clio d’une tonne.
En fait, les ZFE visent les particules émises par les vieilles voitures des pauvres et exemptent les lourdes voitures des riches. Aujourd’hui, les classes populaires et classes moyennes achètent d’occasion à 90 %.
Nous proposons d’aider à l’achat de petits véhicules d’occasion classés Crit’Air 1, type 208, Clio, Twingo, et pas seulement des voitures électriques lourdes et chères. Nous souhaitons aussi que soit pénalisé l’achat de véhicules fabriqués dans des pays à forte intensité carbone. Car subventionner l’achat d’une Dacia Spring, fabriquée en Chine, c’est inciter ce pays à construire de nouvelles centrales à charbon.
Enfin, le système des aides d’État doit être réformé pour inciter les constructeurs à s’orienter vers de petites voitures électriques de moins d’une tonne, comme les Kei Cars qui constituent 40 % du parc au Japon. Et il nous faut un vrai malus au poids, comme celui qui existe en Norvège. Nous proposons 10 euros de malus par kilo entre 1,4 et 1,8 tonne, et 20 euros par kilo au-delà. Ainsi, les BMW X5 ou Porsche Cayenne financeraient les aides pour les familles populaires !
Réorienter la production ne pourra se faire du jour au lendemain…
Les constructeurs français ont des partenariats avec des homologues japonais qui ont à leur catalogue plusieurs de ces petits modèles de véhicules. On peut, en un an, lancer en France des chaînes de fabrication pour en produire 200 000, 500 000, voire 1 million.
Avec de petites batteries de 20 kW, on pourrait les proposer en France pour moins de 17 000 euros. Avec un bonus écologique à 7 000 euros, on apporterait une vraie réponse aux besoins des classes populaires et aussi au marché des deuxièmes voitures, qui pèse 40 % du parc.
La prochaine échéance est fixée au 1er janvier 2024. Faut-il reporter la mise en œuvre des ZFE ?
Nous ne voterons plus de report pour la ZFE du Grand Paris, sans que des mesures fortes soient prises, comme celles que nous proposons. On ne peut plus se contenter de reporter et ne pas agir concrètement.
Après, d’ici au 1 er janvier, on ne va pas trouver 1 million de voitures Crit’Air 1 d’occasion à acheter. Ni pouvoir équiper tout le monde en aspirateurs à particules de freins… Mais pas question d’attendre un an sans rien faire, avec 8 000 morts de plus !
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