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(BFM Bourse) – Le constructeur automobile Stellantis a éclaboussé l’année écoulée de ses résultats étincelants, devançant le labo vétérinaire Virbac. A l’opposé du spectre, Orpea a remis d’équerre son bilan au prix d’une chute proche de 100%, tandis que l’autre exploitant de maisons de retraite Clariane a lui aussi souffert.
Le marché parisien a connu un bon millésime en 2023, porté par des résultats d’entreprises d’assez bonne facture ainsi que par la fin du cycle de resserrement monétaire des grandes banques centrales. Au final, le SBF 120 a pris 15,26%. Le palmarès du second indice phare de la Bourse de Paris, après le CAC 40, montre toutefois que certains titres ont davantage su tirer leur épingle du jeu tandis que d’autres ont, au contraire, connu une année 2023 à oublier.
Stellantis plus rutilant que jamais
Il n’est pas si courant que la meilleure performance du CAC 40 soit aussi celle du SBF 120. Tout simplement parce que les grandes capitalisations ont tendance à faire preuve d’une moindre volatilité que les autres, à la baisse comme à la hausse.
Mais en 2023 c’est bien Stellantis qui a à la fois fini en tête du CAC 40 et du SBF 120, avec une progression de 59,34%. Le groupe issu de la fusion entre Fiat Chrysler et PSA a encore démontré la qualité de son exécution opérationnelle, avec une marge opérationnelle de 14,4% sur les six premiers mois de 2023. Seuls Porsche et Ferrari, mais avec un positionnement « luxe » très différent du groupe, dégagent une rentabilité supérieure.
« Les marges de revenu d’exploitation de Stellantis sont impressionnantes par rapport à celles de ses homologues européens, malgré des ventes sur des marchés similaires, ce qui témoigne de sa capacité à rester discipliné en matière de coûts », loue Royal Bank of Canada. Le groupe franco-italo-américain fait par ailleurs partie des cinq valeurs du secteur automobile à privilégier en 2024, selon Bank of America. Et dire que son directeur général, Carlos Tavares, perfectionniste dans l’âme, estime que ses équipes n’ont pas « bien fait » plusieurs choses cette année…
Le laboratoire vétérinaire Virbac (+57,68%) se hisse à la deuxième place et prend sa revanche après une année 2022 difficile (-46,3%). La société a relevé à plusieurs reprises ses objectifs cette année, ce qui a permis de reléguer au second plan la cyberattaque dont l’entreprise a été victime durant l’été.
Egalement malmené l’an passé (-76%), Solutions 30 a retrouvé de l’allant en 2023 (+56,27%) et pointe au troisième rang. Sa performance a été soutenue par la vigueur de son activité dans la zone « Benelux » (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg), région qui a enregistrée une croissance en données comparables de plus de 67% au troisième trimestre, grâce notamment au déploiement du réseau très haut débit en Belgique et aux Pays. En outre, le marché a apprécié la volonté du groupe de viser une marge brute d’exploitation (Ebitda) à deux chiffres dans l’ensemble de ses géographies.
X-Fab au pied du podium
Le groupe de semi-conducteurs X-Fab (+53,89%), qui a rejoint le SBF 120 en septembre, échoue au pied du podium. X-Fab est l’un des principaux « fondeurs » européens, spécialisé dans le développement de puces sur tranches de silicium pour circuits numériques ou analogiques.
Ses produits servent notamment l’industrie automobile, qui représente environ la moitié de son chiffre d’affaires. Le groupe a connu une forte croissance cette année, de 31% au troisième trimestre pour ses activités cœur de métier. « Après un fléchissement temporaire en 2020, les ventes ont repris et les marges brutes et de résultat brut d’exploitation (Ebitda) ajusté ont atteint de nouveaux sommets », souligne Degroof Petercam.
« La croissance est clairement au rendez-vous car les réservations ont été excellentes, le prototypage a eu tendance à augmenter et il est un indicateur avancé de la croissance, et il y a le principal moteur externe: la croissance continue du contenu en silicium dans les voitures », ajoute la banque belge.
Un temps pressenti pour rejoindre le CAC 40, Accor complète le top 5 (+48,18%). La société dirigée par Sébastien Bazin a surfé sur la reprise du tourisme, relevé plusieurs fois ses perspectives annuelles, tenu une journée investisseurs qui a été considérée comme réussie par les analystes, vu sa note de crédit relevée par les agences, et a annoncé des rachats d’actions.
Parmi les autres groupes présents dans le top 10 figurent des sociétés du CAC 40 dont les transformations ont permis de dégager des résultats robustes, surprenant positivement les investisseurs: Saint-Gobain (+46,02%), la société doyenne du CAC 40, et Publicis (+41,37%).
Les exploitants de maison de retraite en queue de peloton
Si les marchés ont été porteurs cette année, plusieurs titres du SBF 120, ont a contrario grandement souffert, avec des baisses vertigineuses. Si Casino (-91,97%) a quitté l’indice en septembre et ne figure donc pas dans le « palmarès » des plus fortes baisses, la plus forte chute reste sans surprise l’exploitant de maisons de retraite Orpea (-99,48%).
L’année 2022 avait été marquée par les révélations du livre-enquête « Les Fossoyeurs » et l’envolée de l’inflation qui a mis au tapis le modèle du groupe, miné par sa dette et un important parc immobilier. En 2023, Orpea s’est complètement recapitalisé pour assurer sa survie, passant sous le contrôle d’un consortium mené par la Caisse des dépôts.
Ce qui s’est fait au prix de trois augmentations de capital -la troisième surviendra au début de l’année – et l’émission d’un total de 159 milliards (oui vous avez bien lu) d’actions. Les actionnaires ont ainsi subi une méga-dilution qui a fini par faire plonger le cours à 1,69 centime d’euro. Et dire qu’il y a encore deux ans l’action valait près de 47 euros…
L’autre grand exploitant de maisons de retraite Clariane (-76,25%) a aussi souffert cette année. L’ex-Korian a dû composer toute l’année avec des doutes sur le refinancement de ses échéances de dette (qui s’élevaient, au début de l’année, à environ 900 millions d’euros pour 2023 et à peine moins pour 2024), dans un contexte de taux d’intérêt élevés. Des craintes d’augmentation de capital sont apparues et le groupe a dû revoir à la hausse sa prévision d’endettement pour la fin de l’année.
Mi-novembre, Clariane s’est résolu à lancer un projet d’augmentation de capital de 300 millions d’euros, garanti en partie par Crédit Agricole Assurances et prévu l’an prochain, ainsi qu’à céder environ 1 milliard d’euros d’actifs à compter de 2024.
Euroapi (-58,63%) pointe à la troisième place des plus fortes chutes de l’année. L’ex-filiale de Sanofi spécialisée dans les principes actifs pharmaceutiques a surtout connu une descente aux enfers boursiers le 10 octobre, sombrant de 59% sur une séance après avoir publié un lourd avertissement sur résultats et mis en sommeil ses objectifs de moyen terme.
Ce « flop 5 » est complété par Worldline (-57,1%) et Alstom (-46,63%) deux groupes qui se sont disputés en octobre le titre peu enviable de plus lourde chute historique d’une valeur du CAC 40 sur une séance (-37,6% pour Alstom puis -59% pour Worldline). Alstom a émis un lourd avertissement sur son cash avant d’ouvrir, mi-novembre, la porte à une potentielle augmentation de capital pour préserver sa note de crédit, possibilité que le groupe refusait d’envisager auparavant. De son côté, Worldline a abaissé ses objectifs annuels et mis de côté ses cibles de moyen terme tout en publiant une croissance inférieure aux attentes. Ce qui a constitué un sérieux revers auprès d’un marché qui avait déjà affiché son désamour, ces dernières années, pour le secteur des paiements. Cette contre-performance lui a coûté sa place au CAC 40, Worldline ayant été éjecté mi-décembre de l’indice phare.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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