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(BFM Bourse) – Après une année 2022 terne, le bilan des introductions en Bourse de 2023 n’est pas flatteur tant sur les montants levés que sur le nombre d’opérations. Et pour les entreprises qui ont décidé de se lancer cette année, leur audace n’a pas vraiment été récompensée.
Déjà en perte de vitesse l’an dernier, le marché des introductions en Bourse a connu un gros coup de froid en 2023.
Les espoirs étaient pourtant permis sur une reprise des opérations en 2023. Las, ce scénario ne s’est pas du tout réalisé, selon les dernières données du cabinet EY qui évoque « une année contrastée ». Encore en 2023, le contexte de marché n’a pas été propice à un renouvellement de la cote, qui a été émaillée par les inquiétudes des investisseurs concernant les taux d’intérêt et l’inflation.
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Ces craintes se sont propagées jusqu’au marché parisien qui n’a comptabilisé que 7 entrées en Bourse cette année. Six entreprises ont tenté leur chance sur Euronext Growth, le compartiment dédié aux petites et moyennes entreprises, tandis que le spécialiste américain des cosmétiques Coty a quant à lui privilégié le compartiment professionnel d’Euronext, pour s’offrir une double cotation à Paris (en plus de celle à New York). Ce compartiment spécifique offre une souplesse aux sociétés étrangères souhaitant s’acclimater au marché parisien, en permettant depuis 2017 aux émetteurs l’admission de leurs titres sur un marché réglementé sans émission, ni cession dans le public.
Par contre, sur le compartiment réglementé d’Euronext Paris, c’est tout simplement une année blanche. Aucune opération avec une offre au public n’a été recensée depuis l’introduction en Bourse de Lhyfe, en mai 2022. En octobre, l’éditeur de logiciels Planisware était en piste pour débloquer ce compteur et intégrer le compartiment A d’Euronext Paris – réservé aux capitalisations de plus d’1 milliard d’euros – avant se raviser la veille de son entrée en Bourse, évoquant des conditions de marché adverses.
Autant de déconvenues qui expliquent le faible nombre de transactions, tout comme les montants levés qui n’ont pas dépassé les 300 millions d’euros depuis le début de l’année, rappelle également EY.
Osmosun carton boursier de 2023
Dans ce contexte, comment se sont comportées les nouvelles sociétés entrées à la Bourse de Paris cette année? Le bilan n’est pas très flatteur. Le nombre de sociétés cotant toujours au dessus de leur cours d’introduction en Bourse se compte sur les doigts d’une main, dont Osmosun, le spécialiste du dessalement d’eau qui a clairement remporté l’adhésion des investisseurs en 2023, soutenu par une thématique porteuse à savoir la gestion de l’or bleu. Le titre gagne 24% depuis son entrée en Bourse, après avoir vu son cours doubler mi-juillet, au milieu d’un épisode caniculaire qui a mis en exergue les tensions sur les ressource en eau.
Hormis Osmosun, le parcours boursier des autres sociétés n’a pas été un long fleuve tranquille. Le spécialiste de l’apprentissage de la conduite en ligne Lepermislibre a été la première société à inaugurer les opérations de l’année 2023. Et son parcours boursier tient plus de la sortie de route que d’une ascension tranquille, puisque son action perd près de 70% depuis son entrée en Bourse en février. Son introduction a été suivie en avril, de celle du groupe Florentaise,, qui concède plus de 75% de sa valeur depuis son entrée en Bourse.
Là aussi, le bilan n’est pas à l’avantage de cette société spécialisée dans les terreaux bas carbone, qui a publié des comptes très dégradés pour l’exercice clos au 30 juin dernier et dont la situation financière est sujette à de nombreuses inquiétudes. D’ailleurs à court de liquidités et très endetté au moment de se présenter à la porte de la Bourse de Paris, le groupe a finalement levé dans la douleur moins que prévu en avril dernier, lors de son introduction.
Troisième entrée en Bourse de l’année 2023, Mon courtier énergie limite à ce jour la casse avec un recul inférieur à 20% depuis ses premiers pas boursiers fin mai. Pour cette société bordelaise spécialisée dans le courtage en énergie pour les professionnels, ce ne sont pas les performances opérationnelles qui sont remise en cause par les investisseurs, elle est juste victime de l’aversion des investisseurs pour les petites et moyennes capitalisations.
De son côté, Vinpai cède 16,7 % depuis son entrée en Bourse au mois de juillet. Le spécialiste des ingrédients naturels pour l’agroalimentaire et la cosmétique avait une première fois tenté de se lancer en Bourse en juin 2022, avant de rebrousser chemin devant des conditions de marché adverses.
En ce qui concerne Stif, nous nous laisserons un peu plus de temps pour revenir sur cette opération à l’occasion d’un futur bilan, la société ayant fait ses premiers pas boursiers cette semaine. Mais la séance inaugurale a été convaincante, avec un titre qui a gagné près de 9%, pour son premier jour de cotation mercredi 20 décembre. A voir si cette tendance se confirmera avec le respect ou non de la feuille de route annoncée lors de l’introduction en Bourse.
Pour simplifier le graphique ci-dessous, nous avons fait le choix de nous concentrer uniquement sur les sociétés ayant fait une offre publique et d’écarter les placements privés et les cotations directes.
Variations arrêtées à la clôture du 21/12/2023
Une histoire boursière crédible
A la vue de cette année 2023 plus que contrastée pour les nouveaux venus en Bourse, une question se pose: comment bien réussir son introduction puis connaître ensuite un bon parcours boursier? Réponse simple: tenir ses (belles) promesses.
Au moment de l’introduction en Bourse, l’entreprise doit en effet proposer aux investisseurs une vision claire sur 3 à 5 ans, rappelle Nisa Benaddi, associée chez EuroLand Corporate. Pour maximiser les chances d’une histoire boursière réussie, elle rappelle que les sociétés doivent veiller à annoncer un projet de développement clair sur un segment de marché porteur qui est soutenu par un management impliqué, y compris au capital. Et plus les promesses faites au moment de l’introduction en Bourse sont tenues, « plus les investisseurs maintiendront leur confiance à la société, voire la renforceront, et de nouveaux (investisseurs, NDLR) rejoindront le capital », rappelle la spécialiste.
Si on élargit désormais la loupe non plus sur la seule année 2023 mais sur l’ensemble des introductions en Bourse de petites et moyennes valeurs depuis 2021, seule une poignée de sociétés est parvenue depuis à dégager une performance positive.
Pour simplifier le graphique suivant, nous avons également fait le choix de nous concentrer uniquement sur les sociétés ayant fait une offre publique et d’écarter les placements privés et les cotations directes.
Variations arrêtées à la clôture du 21/12/2023
« Si l’on regarde les introductions en Bourse survenues ces dernières années, les 5/6e des entreprises évoluent sous leurs cours d’introduction ce qui tend à démontrer qu’elles étaient entrées sur la cote à un prix trop élevé. Et plus vous êtres petits, plus la probabilité de connaître une baisse après l’introduction est importante », précisait Pascal Quiry dans un précédent article consacré à la sous-performance des petites et moyennes capitalisations sur le marché parisien.
« Toute déception peut générer une défiance des investisseurs et créer les conditions d’une chute progressive de l’action. Dans une telle hypothèse, il sera plus compliqué pour la société d’attirer des investisseurs, voire de lever des fonds dans de bonnes conditions », abonde Nisa Benaddi.
Malgré tout, la Bourse reste un formidable moyen pour les entreprises de se financer. Toutefois, les « conditions de marché » -systématiquement mises en cause lorsque l’opération n’aboutit pas- ne résument pas à elles seules l’échec ou la réussite d’une opération. Ce sont bien les conditions proposées aux investisseurs (multiples de valorisation demandés) qui in fine garantissent ou non la réussite du projet.
Sabrina Sadgui – ©2023 BFM Bourse
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