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Publié le 22 déc. 2023 à 15:51Mis à jour le 22 déc. 2023 à 16:28
Le sort de 129 otages encore détenus dans la bande de Gaza a provoqué une étrange alliance de fait pour saborder les négociations sur leur libération. D’un côté, Yahya Sinwar, le chef jusqu’au-boutiste du Hamas présente des exigences qui reviendraient pour Israël à reconnaître une défaite en rase campagne.
Dans l’autre camp, des ministres israéliens d’extrême droite multiplient les menaces à peine voilées de démission si Benyamin Netanyahou consentait à la moindre concession . Difficile de conclure dans ces conditions, même si les tractations via le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis se poursuivent en coulisse.
Traqué par l’armée israélienne dans le sud de la bande de Gaza, Yahya Sinwar a mis la barre très haut. Il réclame l’arrêt des opérations de l’armée israélienne, ainsi que son retrait de la bande de Gaza et la libération de plus 6.000 prisonniers palestiniens détenus par Israël. Autant d’exigences totalement inacceptables pour l’Etat hébreu. Homme fort du Hamas dans la bande de Gaza, il a également voulu se démarquer de la direction extérieure de l’organisation islamiste avec laquelle des tensions commencent à apparaître.
Attaque vers Tel-Aviv
Un exemple : au moment même où Ismail Haniyeh, qui est à la tête du bureau politique du Hamas et qui vit en exil au Qatar, s’entretenait jeudi avec des responsables égyptiens au Caire sur une trêve des combats qui permettrait une libération des otages et de Palestiniens détenus par Israël, la branche militaire du Hamas a cru bon, sur ordre de Yahya Sinwar, de tirer une rafale d’une dizaine de roquettes vers la région de Tel-Aviv, histoire de rappeler qui était le maître du jeu.
Cette attaque, une des plus intenses contre la capitale économique d’Israël depuis le début de la guerre , n’a pas fait de victime ni provoqué d’importants dégâts. Mais elle a été l’occasion de prouver que la branche militaire du Hamas, malgré les coups très durs qui lui ont été assénés avec des pertes dans ses rangs évaluées entre 7.000 à 8.000 morts, était loin d’avoir été mise hors de combat.
Du côté israélien, le ton n’est pas plus encourageant pour les familles d’otages. Elles vivent un long cauchemar depuis le 7 octobre lorsqu’une infiltration de commandos du Hamas dans le sud d’Israël a fait près de 1.200 morts, tandis que 240 Israéliens et étrangers étaient pris en otages. Cent cinq d’entre eux ont été libérés fin novembre à la suite d’un accord sur un cessez-le-feu qui a duré une semaine. Benyamin Netanyahou, tout en proclamant que libérer les otages constituait une priorité, a proclamé jeudi qu’il n’était pas question de mettre fin à l’opération militaire dans la bande . « Les terroristes du Hamas n’ont qu’une alternative : se rendre ou mourir, nous ferons la guerre jusqu’au bout », a-t-il prévenu.
Marge de manoeuvre limitée
Sa marge de manoeuvre est limitée. Pour Itamar Ben Gvir, le ministre de la Sécurité nationale et chef d’un parti de l’ultra-droite, « le moment n’est pas venu de consentir à une trêve, à la paix, nous devons aspirer à une victoire décisive ». Bezalel Smotrich, le ministre des Finances et leader d’une autre formation d’extrême droite a, pour sa part, suggéré que le cabinet de guerre donne comme instruction au chef du Mossad David Barnea de « liquider les dirigeants du Hamas plutôt que de négocier » un nouveau cessez-le-feu avec eux. Sans les 14 députés (sur 120) qui sont membres de ces deux partis, Benyamin Netanyahou n’aurait plus de majorité et pourrait être renversé, ce qui explique sans doute son intransigeance.
L’opinion publique est en revanche beaucoup plus modérée. Selon un sondage paru vendredi dans le quotidien Maariv, 67 % des Israéliens se déclarent favorables à un arrêt des combats durant les négociations sur la libération des otages.
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