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Publié le 20 déc. 2023 à 12:30
Convoquant une conférence de presse dans l’urgence, les directions de Toyota, et de sa filiale Daihatsu , ont annoncé, ce mercredi soir, à Tokyo, qu’elles allaient suspendre la vente de plusieurs dizaines de modèles de leurs marques dans le monde, suite à la découverte de 174 irrégularités dans les procédures de tests de sécurité effectués sur leurs véhicules.
Pour l’instant, aucun modèle distribué en France n’est concerné par cette crise. En revanche, Toyota a décidé de geler immédiatement la distribution de quinze de ses modèles vendus au Japon, en Asie du Sud-est et en Amérique Latine. Une poignée de modèles produits par Daihatsu pour Subaru et Mazda est aussi concernée. « Nous nous excusons auprès de nos clients pour l’anxiété créée par ces irrégularités », n’a cessé de répéter, au fil de la conférence de presse, Hiroki Nakajima, le vice-président de Toyota. « Nous allons tout faire pour analyser ce problème afin de regagner la confiance du grand public », a-t-il martelé.
Des procédures truquées
La première irrégularité avait été signalée en avril dernier, par un lanceur d’alerte interne travaillant sur un site de Daihatsu. Enquêtant sur ses révélations, le constructeur, spécialisé dans les mini-voitures, avait découvert que les équipes conduisant les crashs tests avaient intentionnellement truqué certaines procédures pour forcer la validation du niveau de sécurité des voitures. « Lors des essais de collision latérale des véhicules, le revêtement intérieur de la porte du siège avant a été modifié de manière inappropriée », avait, alors, expliqué la direction de Daihatsu.
Un mois plus tard, le groupe avait reconnu que d’autres falsifications avaient été découvertes sur les sites testant les Toyota Raize hybrides, aussi écoulés sous le nom ‘Rocky’ par Daihatsu. Il avait alors promis de faire la lumière sur l’ampleur de ces irrégularités en lançant un grand audit indépendant.
Conclue cette semaine, cette enquête montre que ces falsifications de tests sur des simulations de collision, des airbags ou encore des performances de vitesse, ont été pratiquées depuis plus de dix ans et qu’elles ont touché au moins 64 modèles Daihatsu ou Toyota assemblés au Japon, en Indonésie, en Malaisie, en Thaïlande ou encore au Vietnam. « Nous reconnaissons que l’extrême gravité de la négligence de Daihatsu dans ce processus de certification a ébranlé les fondements mêmes de l’entreprise en tant que constructeur automobile », a regretté Toyota dans un communiqué.
Trop de pression
Se confondant également en excuses, Soichiro Okudaira, le président de Daihatsu a assuré qu’il allait tenter de comprendre les racines de la crise. « Nos employés sont sous pression et ils se démènent pour toujours réduire les coûts et les temps de production. Certains ont pensé qu’ils n’avaient pas d’autres solutions que de commettre des irrégularités », a suggéré le dirigeant.
Il a reconnu que la direction n’avait pas su effectuer les contrôles adéquats, ni réussi à créer une culture de management qui aurait normalement permis à des employés de dénoncer plus tôt ces irrégularités. « Nous n’avons pas une communication saine en interne », a-t-il regretté. « L’état d’esprit qui régnait était qu’aucun échec ne serait pardonné », a complété Makoto Kaiami, le président de la commission qui a mené l’audit chez Daihatsu.
Les deux groupes affirment qu’ils ne peuvent pas encore mesurer l’ampleur de la crise ni ses conséquences sur leurs profits annuels qui étaient, avant ces annonces, très élevés . Sur les dix premiers mois de 2023, Daihatsu a produit 1,1 million de véhicules, dont près de 40 % hors du Japon. Il a vendu quelque 660.000 véhicules dans le monde entier au cours de cette période, ce qui représente 7 % des ventes totales, toutes marques confondues, du groupe Toyota. Sur l’exercice fiscal qui s’achèvera en mars 2024, Toyota prévoit de dégager un profit opérationnel de 4.500 milliards de yens, soit 28 milliards d’euros.
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