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Publié le 14 déc. 2023 à 19:17Mis à jour le 14 déc. 2023 à 21:55
Ce jeudi vers 18 heures, le président du Conseil européen, Charles Michel, a créé la surprise en annonçant un accord des Vingt-Sept sur l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’Ukraine. « Contre toute attente », comme l’a souligné la Première ministre estonienne Kaja Kallas sur X, car le matin même, Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, avait réaffirmé sa volonté d’utiliser son droit de veto . Le dirigeant pro-russe estimait que l’Ukraine, selon lui « un des pays les plus corrompus du monde », n’était pas du tout prête à rejoindre le club européen.
Viktor Orban a répété jeudi soir que l’ouverture des négociations avec l’Ukraine était « une mauvaise décision ». Mais devant « l’insistance » des 26 autres Etats membres, la Hongrie « n’a pas participé à la décision aujourd’hui », a-t-il expliqué dans une vidéo postée sur X.
L’abstention d’Orban – il a quitté la salle du Conseil lors du vote – a donc permis à l’Europe d’avancer, les 26 prenant une décision sans opposition. Emmanuel Macron a appelé le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour le féliciter et salué une décision «logique, juste et nécessaire». Olaf Scholz, le chancelier allemand, a évoqué « un signe fort de soutien » à l’Ukraine en guerre. Pour Zelensky, qui n’était pas présent à Bruxelles, l’accord signe une « victoire pour l’Ukraine » et « pour toute l’Europe ».
«Pas du jour au lendemain»
Ce n’est qu’une première étape, certes très importante. La définition d’un cadre de négociation et la convocation de la nécessaire Conférence intergouvernementale n’interviendront vraisemblablement qu’en 2024. Et cela nécessitera à nouveau un vote à l’unanimité des Vingt-Sept… avec une potentielle nouvelle menace de véto hongrois.
Nous décidons ce soir d’ouvrir les négociations pour l’adhésion de l’Ukraine et de la Moldavie à l’Union européenne, et d’accorder à la Géorgie le statut de candidat. Félicitations !
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 14, 2023
En tout état de cause, l’entrée effective de l’Ukraine dans l’Union prendra beaucoup de temps. Même pour la Croatie, qui était dans une situation beaucoup moins complexe que l’Ukraine, le processus a duré dix ans. «Cela n’arrivera pas du jour au lendemain, ni même dans quelques années», a souligné le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar.
Profondes réformes
La Commission européenne avait recommandé en novembre aux Etats membres d’ouvrir les négociations d’adhésion, estimant que Kiev avait mené de profondes réformes répondant à ses exigences. Jeudi, le Conseil européen a également validé l’ouverture de négociations d’adhésion avec la Moldavie, pays voisin de l’Ukraine resté pendant trente ans dans la zone grise entre UE et Russie. Il semblait, jeudi soir, que ces deux décisions étaient purement politiques.
Signal à la Bosnie-Herzégovine
Les leaders ont par ailleurs décidé d’envoyer un autre signal politique très fort à la Bosnie-Herzégovine, pays des Balkans occidentaux à la gouvernance totalement dysfonctionnelle. L’Italie et l’Autriche, notamment, ont beaucoup plaidé la cause de cet Etat issu des accords de Dayton de 1995, arguant qu’il serait dangereux de le laisser en suspens, alors que ses voisins sont, eux, lancés dans le processus de l’adhésion.
En ce qui concerne Sarajevo, il y a toutefois de fortes conditions, à savoir le respect des critères d’adhésion. La Commission européenne doit préparer d’ici au mois de mars un rapport sur l’état de progression du pays avant d’ouvrir des négociations formelles d’adhésion.
« Victoire pour toute l’Europe »
Par ailleurs, la Géorgie, qui n’avait pas encore décroché le statut de candidat à l’adhésion, l’obtient. Selon Charles Michel, ces décisions apportent « un signal clair d’espoir pour les peuples de ces pays et notre continent ». Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, les dirigeants européens estiment urgent de sécuriser les marges de l’Union.
L’élargissement à huit ou neuf nouveaux pays, peut-être dans la prochaine décennie, pose des défis majeurs de gouvernance à l’UE. Les dirigeants ont déjà engagé un processus de réflexion sur les politiques de l’Union et la prise de décision.
Discussion budgétaire
Les leaders réunis à Bruxelles, avec le retour à leur table de Donald Tusk, tout récemment investi à la tête de la Pologne , devaient hier soir poursuivre une difficile conversation budgétaire sur la rallonge réclamée par Bruxelles pour faire face aux dépenses imprévues provoquées par la guerre, la pandémie, l’inflation.
En fin d’après-midi, la dernière proposition sur la table prévoyait la mobilisation de quelque 5 ou 6 milliards d’euros d’argent frais sur quatre ans, en plus de 17 milliards de dons en faveur de l’Ukraine. L’addition semblait encore trop élevée à certains Etats comme l’Allemagne.
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