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(BFM Bourse) – L’indice parisien a terminé en hausse ce jeudi, aidé par l’issue de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed). Mais la fermeté de la présidente de la Banque centrale européenne a amené le CAC 40 à réduire ses gains.
Si Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), a endossé les habits de père Noël, Christine Lagarde, son homologue à la tête de la Banque centrale européenne (BCE), a, elle, plutôt pris le costume du « Grinch », ce personnage qui gâche la fête de fin d’année.
Cela n’a pas empêché le CAC 40 de terminer en hausse de 0,59% à 7.575,85 points, ce jeudi. Mais l’indice parisien a échoué aux portes de son record en clôture (7.577 points) et sa progression a été moitié moins forte, environ, qu’à la mi-séance. Il a toutefois signé un nouveau record en séance à 7.653,99 points.
La réunion de la BCE a quelque peu pesé sur la tendance cet après-midi. Si la banque centrale a maintenu inchangés ses taux directeurs, Christine Lagarde a tenu un discours de fermeté sur l’évolution des taux, indiquant que les membres de la BCE n’avaient pas discuté de baisses de taux (au contraire de Powell qui a expliqué que ce sujet avait été abordé du côté de la Fed).
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La BCE ne compte pas baisser la garde
Christine Lagarde a estimé que la BCE ne devait pas baisser « la garde » (ce sont ses termes). Elle a même comparé l’évolution des taux aux états liquides, solides et gazeux d’un élément chimique. Ce pour faire comprendre au marché qu’entre des hausses et des baisses de taux, il y avait une phase intermédiaire, celle du maintien de ces taux à un niveau stationnaire. Il ne s’agit ainsi pas de « passer de l’état solide à gazeux » en oubliant l’état liquide, a-t-elle expliqué.
« Je pensais que Christine Lagarde ferait ce qu’elle a fait, c’est-à-dire calmer les attentes du marché qui me paraissent extrêmement agressives, mais elle l’a fait plus fermement que ce que j’attendais », a expliqué Gilles Moec, chef économiste du groupe Axa dans BFM Bourse. L’économiste pense que la banquière centrale a adopté un ton peut-être encore plus restrictif que ce qu’elle prévoyait en raison de « ce qu’elle a vu » mercredi soir avec la conférence de presse de Jerome Powell. « Elle a (peut-être) vu à quel point le marché peut réagir au moindre soupçon du commencement du début de l’annonce d’une baisse des taux et, donc, elle a cherché à être la moins ambiguë possible », a-t-il développé.
Sur un plan plus technique, la BCE a annoncé que, sur son programme de rachats de dettes lancé durant la pandémie (PEPP), elle comptait poursuivre le réinvestissement intégral des remboursements au titre du principal des titres arrivant à échéance au premier semestre 2024. Ensuite elle entend réduire le portefeuille du PEPP de 7,5 milliards d’euros par mois en moyenne au second semestre de l’année 2024.
Powell ravit le marché
Un ton plus restrictif, donc, en comparaison avec les annonces de la Fed très bien accueillies. La banque centrale américaine a, comme s’y attendaient les investisseurs, maintenu inchangés ses taux directeurs et son président, Jerome Powell, a refusé de déclarer victoire dans la lutte contre l’inflation, lors de sa conférence de presse. Il n’a pas non plus écarté la possibilité d’une nouvelle hausse des taux directeurs, si les données économiques le justifiaient, selon Bloomberg.
Le banquier central a néanmoins reconnu que les membres de la Fed avaient discuté de baisses de taux.
Surtout, le marché a été ravi des « dot plots », soit les projections économiques et monétaires des membres de la Fed. Selon ce document, la projection médiane des membres de la banque centrale pour les taux directeurs de 2024 se situe à 4,6%, ce qui implique un total de 75 points de base (0,75%) de baisses de taux l’an prochain (ou trois baisses de 25 points de base).
« Des taux directeurs plus hauts pour plus longtemps, c’est ainsi que se résumait la position de la Fed ces derniers mois. Ce n’est plus le cas. Jerome Powell et ses collègues ont commencé à discuter des conditions d’une baisse des taux. La question n’est donc plus de savoir si la politique monétaire va être assouplie mais quand et à quelle vitesse », décortique Bruno Cavalier d’Oddo BHF.
La Banque d’Angleterre a elle aussi maintenu le statu quo sur ses taux jeudi, tout en prévenant que ses taux resteraient élevés sur « une période prolongée », face à l’inflation encore élevée au Royaume-Uni.
Du côté des valeurs, les groupes cycliques et/ou endettés (comme Forvia qui a pris 9,6% ou Clariane qui s’est adjugé 10,6%) ont été à la fête.
Air France-KLM s’est adjugé 9% après avoir dévoilé ses ambitions à l’horizon 2028 dans le cadre d’une journée investisseurs. Vivendi a pris 10% alors que le groupe étude une potentielle scission en trois sociétés cotées.
Sur les autres marchés, l’euro a bondi de 1,1% face au dollar à 1,0998 dollar, bénéficiant du discours de fermeté de Christine Lagarde. Le pétrole progresse nettement. Le contrat de février sur le Brent de mer du Nord s’adjuge 3,7% à 76,92 dollars le baril, tandis que celui de janvier sur le WTI coté à New York avance de 3,7% à 72,06 dollars le baril.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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