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(BFM Bourse) – La nouvelle entreprise réunissant les activités de chimie de spécialité, désormais séparée du chimiste belge Solvay progresse pour sa première séance de cotation. Son ex-maison mère plonge à Bruxelles et Paris.
Les investisseurs belges et français font la connaissance d’une nouvelle entreprise en Bourse depuis ce lundi 11 décembre. Il s’agit de Syensqo, la société de chimie de spécialité issue de la scission avec le géant belge Solvay.
Cette indépendance, décidée en mars 2022 par Solvay, a été officialisée vendredi à l’issue d’une assemblée générale des actionnaires du groupe chimique. Les porteurs de parts de l’entreprise belge ont approuvé à 99,53% cette scission en deux sociétés: Solvay et Syensqo.
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Cette séparation « permettra de dégager davantage de valeur pour nos parties prenantes. Elle renforcera notre orientation stratégique, apportera de nouvelles opportunités de croissance, nous permettra d’allouer le capital de manière plus efficace et de construire des fondations encore plus solides pour l’avenir », a déclaré le président du conseil d’administration Nicolas Boël.
Des activités en croissance
La nouvelle société Syensqo regroupe les activités de chimie de spécialité de Solvay, à plus fort potentiel, notamment dans les batteries, l’hydrogène vert, les composites thermoplastiques, les matériaux renouvelables et les biotechnologies. Les solutions de Syensqo sont utilisées dans des domaines tels que l’habitat, l’alimentation, et les biens de consommation, les avions, les voitures, les batteries, les appareils électroniques ou encore la santé.
Révélée en juin, la signification du nom Syensqo a été construite comme suit: « Syens » fait référence à l’héritage scientifique de Solvay, et « Qo » fait référence à “company” ou entreprise en français.
Les métiers de cette nouvelle entité ont généré environ 7,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires net en 2022, soit 60% du chiffre d’affaires 2022 de l’ancien Solvay, soit 13,4 milliards d’euros.
Et les perspectives témoignent de ce dynamisme. À l’occasion d’une journée investisseurs, la société a indiqué mi-novembre viser une croissance organique de 5% à 7% de ses ventes nettes sur la période 2024-2028 pour une marge opérationnelle courante (Ebitda) attendue autour de 25% à horizon 2028, contre 23,6% à ce jour.
L’atteinte ces objectifs devrait permettre à Syensqo de dégager plus de sept milliards d’euros de cash entre 2024 et 2028.
Cités par Reuters, les analystes de KBC estiment que « Syensqo fait partie des leaders mondiaux dans la majorité de ses activités », et tablent sur un taux de croissance annuel moyen du bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (Ebitda) sous-jacent de 6,4% pour Syensqo au cours des cinq prochaines années.
Les analystes de KBC avancent aussi que cette scission pourrait permettre à Solvay de rebondir, alors que le portefeuille d’activités « complexe » et « quelque peu incohérent » avait entamé la valeur du titre de la société belge.
Pour mieux valoriser une branche d’activité ou une filiale, une entreprise-mère peut prendre la décision de s’en séparer et de l’introduire en Bourse. Et c’est le choix qui a donc été privilégié par le chimiste Solvay pour mieux valoriser son activité en croissance de chimie de spécialité.
« Le nouveau Solvay »
Le nouveau Solvay, privé de sa branche en croissance, est désormais recentré sur ses activités historiques, à savoir les produits chimiques de base comme le carbonate de soude, les peroxydes, les silices etc.
La société vise à horizon 2028 une croissance organique annuelle moyenne de l’Ebitda sous-jacent d’environ 5% et une augmentation de la marge de l’Ebitda sous-jacent entre 25 et 29%, contre 23% actuellement. Solvay vise en plus des économies brutes de 300 millions d’euros en rythme annuel. Le ratio de conversion du flux de trésorerie libre devrait dépasser 35% et la rentabilité des capitaux employés atteindre 20%.
En Bourse, les deux entités connaissent des trajectoires diamétralement opposées. Syensqo, désormais indépendante, progresse de 13% sur les places d’Euronext Bruxelles et d’Euronext Paris. En revanche, l’action du « nouveau » Solvay lâche encore plus de 27% après avoir été suspendue de cotation dans les premiers échanges lundi matin.
Sabrina Sadgui – ©2023 BFM Bourse
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