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Publié le 8 déc. 2023 à 8:30
Venus de toute l’Allemagne, ils seront plus de 600, ce vendredi, à rejoindre le City-Cube de Berlin. C’est dans ce bloc de verre et de béton construit voilà dix ans dans l’ouest de la capitale que les délégués du Parti social-démocrate (SPD) se réuniront trois jours pour leur congrès fédéral.
Alors que la coalition gouvernementale peine à trouver 17 milliards d’euros d’économies pour boucler son budget 2024, ce congrès sera une pression supplémentaire pour le chancelier Olaf Scholz. En 2019, le dirigeant social-démocrate avait échoué à prendre la présidence du parti parce que jugé trop à droite. Samedi matin, son discours sera donc scruté de près par des délégués qui n’entendent rien lâcher sur les mesures sociales censées intervenir l’an prochain.
« Nous ne reculerons pas sur le social », a averti mardi le secrétaire général du SPD, Kevin Kühnert, dans une conférence de presse.
La pression du calendrier
A cette pression politique s’ajoute celle du calendrier. Idéalement, la coalition aurait dû proposer un budget 2024 mercredi prochain, afin de boucler les différentes étapes législatives d’ici à la fin de l’année. Ce schéma ne semble plus tenable.
« Bien que nous ayons tout fait pour cela de notre côté, le budget pour l’année 2024 ne pourra pas être adopté à temps cette année », a indiqué la patronne des députés sociaux-démocrates au Bundestag, Katja Mast, dans un SMS révélé par la presse allemande.
L’Etat allemand devrait donc débuter 2024 avec un budget provisoire. Une pratique courante en cas d’élections fédérales, le nouveau gouvernement n’ayant pas le temps d’élaborer un budget.
Semblant préparer les esprits, le ministre des Finances, le libéral Christian Lindner, a d’ailleurs souligné que cette situation ne serait pas un problème. « L’Etat est parfaitement capable d’agir. Aucune administration ne sera fermée, tous ceux qui attendent un soutien le recevront », a-t-il déclaré à Bruxelles.
Des nuits de négociations
Mais si le processus n’est pas en passe d’être bouclé, un accord politique reste, lui, envisageable dans les jours à venir. Alors que les nuits de négociations s’enchaînent, Olaf Scholz, Christian Lindner et le ministre de l’Economie (Verts) Robert Habeck, doivent à nouveau se réunir vendredi après-midi, à l’issue du retour de ce dernier du sommet Ecofin à Bruxelles.
Interrogé mercredi sur la possibilité d’un accord, le porte-parole du gouvernement a indiqué qu’il s’attendait à donner des nouvelles « très bientôt », sans toutefois s’engager sur un timing précis.
Sortir du guêpier
Depuis trois semaines, la coalition au pouvoir se débat dans une crise qui inquiète autant les entreprises allemandes que les autres pays de l’Union européenne. Le 15 novembre, la Cour constitutionnelle a remis en cause le recours aux fonds spéciaux extrabudgétaires, obligeant le gouvernement à remettre à plat les budgets 2023 et 2024.
Pour se sortir de ce guêpier, la coalition a déclaré une nouvelle situation de crise sur 2023, afin de suspendre la règle dite du « frein à l’endettement », qui limite le déficit annuel à 0,35 % du produit intérieur brut. Cette mesure a permis d’intégrer 70 milliards d’euros d’emprunts dans le budget au lieu des 45 milliards prévus à l’origine.
La guerre en Ukraine
Mais s’accorder sur le budget 2024 s’avère plus compliqué. Les poids lourds du SPD et des Verts souhaitent suspendre le « frein à l’endettement », en arguant notamment de la hausse de l’aide militaire à l’Ukraine de 4 à 8 milliards d’euros.
Le parti libéral s’y oppose, jugeant qu’une suspension pourrait entraîner un nouveau recadrage de la Cour constitutionnelle, en cas de recours de la droite allemande. Le parti de Christian Lindner plaide plutôt pour un serrage de vis sur les dépenses.
Concilier l’inconciliable
Les fonds spéciaux étaient le ciment de la coalition. Ils permettaient de « concilier l’inconciliable ». Les écologistes avaient les moyens de verdir l’économie, les sociaux-démocrates se dégageaient des marges de manoeuvre pour des mesures sociales tandis que le parti libéral évitait des hausses d’impôts tout en réactivant un « frein à l’endettement » cher à sa clientèle électorale. Avec l’arrêt de la Cour constitutionnelle, cet équilibre a volé en éclats.
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