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Publié le 7 déc. 2023 à 15:57
Cinq heures de dialogue, d’accolades et de franches poignées de main, pour conclure sur une déclaration commune pleine d’optimisme. La visite de Recep Tayyip Erdogan à Athènes s’est déroulée jeudi dans l’enthousiasme, le président turc et le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, affichant ostensiblement la bonne entente qui les unit depuis quelques mois.
Comme attendu, cette première visite du chef d’Etat turc en Grèce depuis 2017 n’a résolu en rien les désaccords profonds qui divisent les deux voisins depuis des décennies – les questions qui fâchent avaient été soigneusement écartées des débats.
Kyriakos Mitsotakis et Recep Tayyip Erdogan sont en revanche convenus que le dirigeant grec se rendrait à Ankara « au printemps prochain », avec cette fois l’intention d’aborder les sujets de fond, comme la délimitation du plateau continental et des zones économiques exclusives, ainsi que le sort des minorités musulmanes de Thrace. « Aucun problème ne peut pas être résolu », a assuré Erdogan.
Une « déclaration d’Athènes »
Les deux dirigeants, qui étaient accompagnés d’importantes délégations de ministres (11 côté grec et 8 côté turc), ont aussi constaté leur profond désaccord sur « la question chypriote », tout en exprimant le souhait de reprendre le dialogue interrompu en 2017 sous l’égide du Conseil de sécurité de l’ONU.
L’annonce la plus concrète est économique : les deux pays se sont engagés à doubler le volume de leurs échanges bilatéraux à 10 milliards de dollars (aucune date n’a été précisée), contre 5 milliards aujourd’hui.
Surtout, Grecs et Turcs ont signé conjointement la « déclaration d’Athènes », une lettre d’intention de bon voisinage – mais en aucun cas un « accord international contraignant pour les parties en vertu du droit international », comme le spécifie le texte. Celle-ci prévoit que les deux pays « cherchent à renforcer leurs relations bilatérales », « cultiv [ent] un esprit de solidarité » et promeuvent un « agenda positif ».
Revirement
Ce dialogue constructif – le plus structuré depuis plus de dix ans -, qui dure depuis février et l’envoi de secouristes grecs en Turquie après les terribles tremblements de terre, constitue un revirement complet par rapport au climat particulièrement dégradé d’il y a un an.
« Les deux pays voient une chance dans ce rapprochement, surtout Ankara qui a besoin de l’Union européenne et des Etats-Unis actuellement », note Dimitrios Triantaphyllou, professeur de relations internationales à l’université Panteion. En quête d’investissements pour relancer son économie, isolée dans l’Otan, désireuse d’acquérir les F-35 américains, la Turquie a assoupli ces derniers mois son discours envers l’Occident. Washington a d’ailleurs salué la rencontre de ce jeudi.
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