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Publié le 4 déc. 2023 à 17:59Mis à jour le 4 déc. 2023 à 19:26
2024, année de la normalisation ? « L’économie américaine a déjoué les craintes de récession en 2023 et a fait des progrès substantiels vers un atterrissage en douceur. La principale surprise a été une croissance du PIB bien plus forte que prévu, ce qui n’a pas empêché le marché du travail de continuer à se rééquilibrer, ni l’inflation de continuer à baisser », observe David Mericle, chef économiste US de Goldman Sachs, dans une note récente.
A l’orée d’une année qui promet d’être politiquement chaude avec l’élection présidentielle en novembre, le terrain est donc dégagé pour retrouver une approche « classique » des modèles de prévision, marquant ainsi « la fin de la période où les hypothèses sur les facteurs comme la propagation des virus ou les perturbations de la chaîne d’approvisionnement ont été pris en compte dans les tendances cycliques », poursuit David Mericle.
Les à-coups créés par les vastes plans de soutien au pouvoir d’achat des ménages puis à l’investissement sont dans le rétroviseur, et les marchés financiers sont désormais sûrs que la Réserve fédérale en a fini avec la hausse des taux d’intérêt, compte tenu du ralentissement de l’inflation.
« La désinflation dans le secteur du logement se poursuit, et il y a de plus en plus de signes que l’inflation dans les services de base hors logement, qui est restée obstinément élevée, est en train de se relâcher », note Oxford Economics. De quoi crédibiliser l’objectif d’une inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) autour de 2,5 % courant 2024, un préalable pour enclencher une baisse des taux sur laquelle Bank of America mise dès juin prochain, et Goldman Sachs au dernier trimestre.
L’année 2024 ne promet pas pour autant d’être flamboyante. Goldman Sachs est parmi les plus optimistes, pariant sur une croissance de 2,1 % sur l’ensemble de l’année, soit 1,8 % entre la fin de cette année et la fin de l’an prochain, presque le double du consensus des économistes.
Bank of America ne parie de son côté que sur une croissance de 0,6 % à fin 2024 sur un an. Et Deutsche Bank est plus pessimiste que le consensus pour le début d’année, misant sur un l éger recul du PIB au cours des deux premiers trimestres.

La consommation des ménages, le principal moteur de l’économie américaine, devrait progresser de 2 % entre cette fin d’année et la fin 2024, estime Goldman Sachs. La croissance du revenu réel des Américains devrait avoisiner 3 %, mais un tiers serait mise de côté en épargne.
« Nous prévoyons un ralentissement des dépenses de consommation au cours des prochains trimestres, mais elles devraient continuer à être soutenues par la solidité du marché du travail », note aussi Bank of America, inquiet toutefois de la hausse des défauts sur les cartes de crédit. L’emploi resterait bien orienté mais progresserait plus modestement, avec 100.000 à 150.000 postes nets créés mensuellement.
Après avoir été porté par les lois sur les puces (le Chips Act) et dans l’énergie (avec l’Inflation Reduction Act), l’investissement des entreprises croîtrait l’an prochain de 1,75 %, selon Goldman Sachs. Des vents contraires seraient à l’oeuvre : les chefs d’entreprise craindraient moins une récession, et la vague de l’intelligence artificielle serait porteuse de nouveaux projets, mais les taux d’intérêt restent élevés, freinant les prises de risques. Des conditions financières encore difficiles qui figeraient aussi l’investissement dans l’immobilier l’an prochain.
Des risques persistent
Politiquement, la normalisation de l’économie n’est pas pour autant payante pour l’administration Biden. En dépit d’une croissance qui se tient mieux qu’en Europe, le discours sur la réindustrialisation du pays n’a pas pris dans l’opinion. Et la formule des « Bidenomics », qui devait englober en un mot toute la politique économique de Joe Biden devant les électeurs, pourrait bien finir au placard dans les arguments de campagne.
Des risques persistent aussi, du climat géopolitique et de son effet sur les cours du pétrole aux débats budgétaires sur fond de comptes publics lourdement déficitaires. L’année fiscale 2024 de l’Etat fédéral a débuté le 1er octobre et les parlementaires ont déjà repoussé à deux reprises les décisions. Les débats doivent reprendre en début d’année, mais plus l’élection se rapproche et moins il paraît probable que des coupes claires auront lieu.
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