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Publié le 4 déc. 2023 à 7:00
En Allemagne, plus d’un million de retraités ont encore une activité professionnelle. Et leur nombre ne cesse de croître chaque année. Selon le ministère allemand du Travail, le pays compte aujourd’hui 1,12 million personnes de plus de 67 ans au travail. Un chiffre en hausse de 56.000 depuis un an.
Alors que le gouvernement vient de relancer le débat sur l’emploi des seniors en France, force est de constater que l’Allemagne se distingue clairement de ses voisins sur ce sujet. Depuis dix ans, la part des seniors dans la population active a connu une augmentation massive outre-Rhin. Entre 2013 et 2022, le taux d’emploi des 55-64 ans est passé de 64 % à 73 %. Un chiffre supérieur de 11 points à la moyenne européenne et de 16 points à celui de France !
Des employeurs aux petits soins
Le bouleversement est encore plus important lorsque l’on se restreint au périmètre des 60-64 ans. Sur ce segment, la proportion d’actifs s’est envolée de 47 % en 2012, à 63 % l’an dernier. Même tendance au-delà de 65 ans. En Allemagne, 19 % des personnes âgées de 65 à 69 ans avaient encore une activité professionnelle en 2022, soit six points de plus qu’en 2012. En France, ils étaient 9,9 % dans ce cas selon les statistiques d’Eurostat.
A quoi tient ce bond en avant du nombre de seniors allemands en activité ? Le facteur clé, ce sont bien évidemment les réformes du marché du travail de l’Agenda 2010 et l’allongement progressif de l’âge du départ à la retraite depuis dix ans. En 2029, il faudra avoir 67 ans pour bénéficier en Allemagne d’un taux plein lors de son départ à la retraite.
Confrontés à un départ massif des baby-boomers d’ici à dix ans et à un volume de 1,8 million d’emplois inoccupés, les employeurs allemands sont également aux petits soins pour leurs seniors. Ils ont tendance à les choyer et à leur proposer de rester, là où les entreprises françaises les perçoivent comme trop chers et pas assez adaptés au numérique. En cas de crise, ce sont les seniors qui font office de levier pour réduire la masse salariale.
Une participation plus longue à la vie active
Pour l’office fédéral des statistiques Destatis, le haut niveau d’éducation des salariés allemands explique aussi ce fort taux d’activité. « Les diplômes supérieurs vont souvent de pair avec une participation plus longue à la vie active », analyse l’institution. En 2022, les 60-64 ans avec ce profil avaient un taux d’activité de 74 % sensiblement plus élevé que ceux des personnes peu diplômés.
Il y a enfin le niveau des pensions. Outre-Rhin, le montant est basé sur les revenus gagnés pendant les 45 années d’activités, alors qu’il dépend des 25 meilleures en France. Cette année, le montant mensuel d’une retraite s’élevait à 1.543 euros par mois en Allemagne.
Les « mini-jobs » à 520 euros
Pour la majorité des 65 ans et plus qui travaillent, cette activité constitue le plus souvent un revenu d’appoint et une façon de gérer le passage de la vie active à la retraite. Il s’agit en général d’un « mini-job », limité à 520 euros par mois pour 43 heures d’activité mensuelle. Mais dans 40 % des cas, cette activité professionnelle constitue tout de même la principale source de subsistance et vise à éviter de tomber dans la pauvreté.
Jusqu’où ira ce recours de plus en plus grand aux seniors outre-Rhin ? Aujourd’hui, l’Allemagne compte 13.000 personnes âgées de 85 ans et plus en activité… Parmi elles, 446 sont conducteurs professionnels. De quoi vous inciter à regarder qui est au volant, quand vous montez dans un bus.
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