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Publié le 30 nov. 2023 à 9:35Mis à jour le 30 nov. 2023 à 14:42
En ces temps incertains, voilà au moins une bonne nouvelle. En novembre, la hausse des prix en France a de nouveau significativement ralenti, ramenée à 3,4 % sur un an, après 4 % en octobre selon la première estimation publiée par l’Insee ce jeudi matin. Pour le deuxième mois consécutif, la décrue est très nette, plus accentuée encore que ce qu’anticipaient les économistes. En septembre, la hausse des prix sur douze mois atteignait encore 4,9 %. Mesurée par l’indice harmonisé européen IPCH, l’inflation s’établit à 3,8% en novembre sur un an contre 4,5 % un mois plus tôt.
Tous les postes ont profité de l’accalmie : l’énergie, les services où l’inflation revient à 2,7 % contre 3,2 % au mois d’octobre, mais aussi « dans une moindre mesure, les produits manufacturés et l’alimentation », souligne l’institut de la statistique. Sur un mois, les prix se replient de 0,2 %.
Coup de frein
« C’est un vrai succès d’avoir réussi à maîtriser l’inflation en deux ans. Il avait fallu dix ans dans les années 1970 », s’est réjoui sur France Inter avant la publication des chiffres le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Avant d’ajouter : « le prix à payer, ce sont des taux d’intérêt plus élevés, des financements plus difficiles et donc un ralentissement économique. »
De fait, si la Banque centrale européenne peut se féliciter de voir sa politique porter ses fruits, le coup de frein à l’activité dans l’Hexagone pendant l’été a été plus fort qu’attendu. Ce jeudi, l’Insee a révisé à la baisse le PIB au troisième trimestre : selon sa nouvelle estimation, l’économie française s’est finalement repliée de 0,1 % sur la période, au lieu de croître de 0,1 %.
L’Institut a corrigé « nettement » les chiffres de l’investissement et « légèrement » ceux de la consommation. Calculé par unité de consommation, le pouvoir d’achat a reculé de 0,2% entre juillet et septembre. Dans ce contexte, les ménages ont réduit leurs achats de 0,9% en octobre.
Bercy confirme ses objectifs de croissance
Rendue publique à la veille du verdict de l’agence Standard and Poor’s sur la dette française, cette révision intervient à un mauvais moment pour l’exécutif.
Après la croissance nulle du premier trimestre et la bonne surprise au second second (+0,6%), l’acquis de croissance à la fin du troisième trimestre s’établit à 0,8%. Atteindre 1% en 2023 comme le prévoit Bercy va être plus difficile. «Avec les chiffres actuels, une hausse du PIB d’au moins 0,6 % serait nécessaire sur les trois derniers mois de l’année », indique Julien Pouget, le chef du département conjoncture de l’Insee.
Ce qui paraît compliqué au vue de la conjoncture. « Notre dernière prévision de croissance pour le quatrième trimestre était de 0,2 % mais elle a été effectuée début octobre. Et si nous devions la revoir aujourd’hui, ce ne serait sans doute pas à la hausse », reconnaît l’expert. «Le climat des affaires s’effrite» et «dans des secteurs comme le commerce de gros, les perspectives sont peu favorables», souligne-t-il.
Bercy a néanmoins confirmé sa prévision pour 2023 et a laissé inchangé son objectif de croissance de 1,4% pour 2024, un chiffre nettement supérieur à celui attendu par la plupart des économistes. L ‘OCDE vient de ramener sa prévision pour la France l’an prochain de 1,2% à 0,8%.
Pas d’emballement des salaires
« La conjoncture va rester médiocre au cours des prochains mois», prévient Marc Brütsch économiste en chef chez Swiss Life AM qui mise lui aussi sur +0,8% en 2024. « Cela devrait contribuer à affaiblir les tensions inflationnistes l’an prochain », dit-il n’excluant pas une remontée en décembre « du fait de l’effet de base défavorable lié aux ristournes sur les carburants mises en place en 2022 ». Début 2024, il faudra aussi compter avec la hausse du prix du tabac.
Sauf nouveaux chocs, la décrue de l’inflation devrait néanmoins se confirmer sur la durée. La hausse des prix dans les services – le premier contributeur à l’inflation en France depuis octobre – pourrait même réserver de bonnes surprises alors que les salaires ne montrent, pour l’instant, aucun signe d’emballement. Au contraire, au troisième trimestre, le salaire mensuel de base n’a progressé que de 0,5% selon le ministère du Travail, soit moins que ce qu’attendaient les experts.
Les facteurs d’incertitude restent néanmoins nombreux, qu’il s’agisse des prix du pétrole et du gaz suspendus à l’évolution de la situation au Proche-Orient ou de l’issue des négociations commerciales entre les entreprises agroalimentaires et les enseignes de la grande distribution. «L’inflation alimentaire devrait être comprises entre 2% et 4% en 2024 » a estimé l’Association nationale des industries alimentaires dans «Le Monde ».
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