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(BFM Bourse) – Le groupe contrôlé par la famille Guillemot a émis des obligations convertibles ou échangeables en actions nouvelles ou existantes d’un montant de 495 millions d’euros. Ce qui grippe le marché, en raison de la potentielle dilution liée à cet instrument.
L’appel au marché de la dette hybride d’Ubisoft entraîne un plongeon de son action. L’éditeur de jeux vidéo chute à la Bourse de Paris ce mardi, accusant une baisse de 8,8% vers 10h, à 26,82 euros vers 10h45, le repli le plus prononcé du SBF 120.
La société a annoncé mardi matin avoir placé pour 494,5 millions d’euros d’obligations dites « Oceanes », un joli nom qui signifie « obligation à option de conversion et/ou d’échange en actions nouvelles ou existantes » (c’est moins sexy on vous l’accorde).
Ces instruments de dette hybride permettent aux investisseurs ayant souscrit à ces obligations de convertir leurs créances en actions du groupe, si le cours franchit un certain seuil, sinon le remboursement s’opère en numéraire.
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Risque de dilution
Dans le cadre des Oceanes émises par Ubisoft, le prix de conversion ou d’échange a été fixé à 40,3413 euros, ce qui représente une prime de 47,5% par rapport à un cours de référence de 27,35 euros.
Ubisoft utilisera le produit de cette émission obligataire pour racheter la moitié (250 millions d’euros) d’une précédente émission d’Oceanes, réalisée en 2019 et arrivant à échéance en septembre 2024. Le reliquat servira à financer les besoins généraux de la société.
« Le succès de cette obligation convertible, d’une maturité de 8 ans, une première pour Ubisoft et une première depuis mai 2019 pour un émetteur européen non noté, couplé à un coupon de 2,875% et une prime de conversion de 47,5%, souligne la confiance des investisseurs dans la qualité de crédit d’Ubisoft ainsi que dans son potentiel de création de valeur à long terme », s’est félicité dans un communiqué Frédérick Duguet, le directeur financier d’Ubisoft.
Reste que ces émissions de dettes hybrides ont souvent tendance à échauder le marché, tout simplement parce qu’elles sont synonymes d’un risque de dilution pour les actionnaires.
Ubisoft l’indique clairement. A titre d’illustration, la société explique que si l’intégralité des obligations étaient converties en actions nouvelles, la dilution potentielle s’élèverait à 9,6%.
Cela suppose toutefois que l’action Ubisoft monte et dépasse donc les 40,3413 euros. Lors de l’émission d’Oceanes 2024 effectuée en 2019, le prix de conversion avait été fixé à 114,14 euros (contre un cours de l’action Ubisoft actuellement autour de 27 euros). Ces Oceanes se trouvent donc largement « en dehors de la monnaie », c’est-à-dire que le cours de l’action sous-jacente est inférieur au prix de conversion des obligations en actions.
« Sachant que l’Oceane 2024 était largement hors de la monnaie, la nouvelle Oceane 2031 aura un impact dilutif sensible qui devrait peser ce matin », a expliqué Invest Securities dans un point de marché publié avant l’ouverture de la Bourse.
De nombreuses sorties à venir
« Plusieurs points peuvent expliquer le recul de l’action Ubisoft ce mardi: il y a la potentielle dilution et il y a le fait que cette Oceane porte un coupon alors qu’elle refinance en partie une obligation zéro-coupon, ce qui augmente donc les charges financières. Par ailleurs, des éléments techniques peuvent entrer en ligne de compte: des investisseurs peuvent décider de vendre l’action pour acheter des obligations », développe de son côté un analyste parisien.
Au-delà de ces éléments purement financiers, l’évolution de l’action Ubisoft dépendra du bon accueil de ses récentes et futures sorties « AAA » (les blockbusters dans le jeu vidéo).
Après l’arrivée début octobre d’Assassin’s Creed Mirage, le jeu Avatar: Frontiers of Pandora tiré de la franchise cinématographique Avatar débarquera en décembre, suivi en janvier du nouveau Prince of Persia, puis de Skull and Bones, Ubisoft ayant annoncé jeudi soir que la sortie ce ce jeu de piraterie était désormais prévue entre janvier et mars de l’an prochain.
Ce catalogue de sorties est à double tranchant car il pourrait certes permettre à l’éditeur de signer son meilleur exercice en termes de ventes (selon UBS qui table sur 30 millions d’unités de jeux vendus).
Mais tout cela dépendra de la bonne réception du public, alors que la concurrence accrue des autres éditeurs cette année et la dégradation des conditions macroéconomiques risquent de pousser les gamers à se montrer sélectifs dans leurs choix.
Lundi, le bureau d’études indépendant AlphaValue a nettement réduit son objectif de cours à 49,3 euros contre 58,9 euros précédemment sur la valeur, de sorte à traduire une plus faible demande et un risque de resserrement des dépenses des ménages.
« Les joueurs sont déjà devenus plus sélectifs (préférant les jeux haut de gamme et de longue durée), tandis que la vigueur des revenus du back-catalogue d’Ubisoft au premier semestre de son exercice 2023-2024 pourrait indiquer qu’ils (les gamers, NDLR) « troquent » les nouveaux jeux contre des jeux plus anciens (et moins chers) », a expliqué AlphaValue.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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