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Publié le 26 nov. 2023 à 18:09Mis à jour le 26 nov. 2023 à 20:58
Après cinquante jours et nuits d’enfer dans des tunnels, 39 Israéliens – des femmes et des enfants – ont été libérés en trois étapes depuis vendredi par le Hamas à la suite d’un accord avec l’Etat hébreu conclu par l’intermédiaire du Qatar. Si tout se passe comme prévu, un autre groupe d’Israéliens pris en otage lors de l’incursion sanglante de commandos du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël devrait être relâché lundi.
Par ailleurs, 17 ressortissants étrangers – notamment thaïlandais, philippins et russes – ont également retrouvé la liberté depuis vendredi. En échange, un total de 150 prisonniers palestiniens, des femmes et des mineurs détenus par Israël, devraient être relâchés progressivement d’ici mardi.
La plus grande inconnue porte désormais sur ce qui risque de se passer à partir de mardi. C’est en effet ce jour-là qu’expire la trêve des combats, qui ont fait près de 15.000 morts palestiniens et des ravages sans nom dans la bande de Gaza. Joe Biden dit souhaiter que la trêve à Gaza se poursuive « au-delà de [lundi] ».
De son côté, la France espère que la trêve à Gaza dure jusqu’à la libération de «tous les otages», a déclaré dimanche sa ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna. «Nous demandons la libération de nos otages et de tous les otages», a lancé la cheffe de la diplomatie française sur BFMTV. »Il serait bon, utile et nécessaire que la trêve soit prolongée à cette fin», a-t-elle ajouté, assurant avoir «bon espoir» que des otages français soient libérés, au moment où les appels à une prolongation de la trêve entre Israël et le Hamas se multiplient.
« Rien ne nous arrêtera »
Sur le papier, le cessez-le-feu pourrait être prolongé d’un ou plusieurs jours si le Hamas consent à relâcher quotidiennement 10 otages supplémentaires. Au cas où le Hamas ne parviendrait pas à atteindre ce quota, le chef d’état-major israélien, le général Herzi Halevi, a d’ores et déjà pris date : « Nous allons profiter de cette pause pour améliorer nos capacités et nous reposer un peu. Mais nous réattaquerons immédiatement après le Hamas afin d’exercer des pressions les plus fortes possibles et obtenir la libération rapide de tous les otages. »
On continue jusqu’à la victoire
Benyamin Netanyahou Premier ministre israélien
Après avoir dévasté le nord de la bande de Gaza, Tsahal est décidée à pilonner massivement le sud de l’enclave relativement épargnée jusqu’à présent. Ces menaces ont été également brandies par le Premier ministre Benyamin Netanyahou dont l’objectif ultime déclaré est d’éradiquer le pouvoir que le Hamas exerce sans partage dans la bande de Gaza depuis 2007.
« On continue jusqu’à la fin, jusqu’à la victoire. Rien ne nous arrêtera », a déclaré le chef du gouvernement israélien depuis la bande de Gaza où il se rendait pour la première fois depuis le début de la guerre. Et d’expliciter : « Nous avons trois buts dans cette guerre : éliminer le Hamas, faire revenir tous les nôtres enlevés et faire en sorte que Gaza ne devienne pas à nouveau une menace pour Israël. »
100.000 Israéliens se sont rassemblés samedi soir
Toute la question est de savoir si une telle ambition est réaliste. Israël risque en effet de se retrouver plus isolé que jamais sur le front diplomatique en cas de relance des combats.
Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain, doit effectuer une nouvelle visite dans l’Etat hébreu cette semaine. Il a insisté ces derniers jours à plusieurs reprises sur la nécessité de tout faire pour libérer des otages, parmi lesquels figurent neuf ressortissants américains, et d’acheminer d’urgence une aide humanitaire à la bande de Gaza.
Le gouvernement israélien est également mis sur la défensive à l’intérieur de ses frontières par la campagne lancée par les familles des otages. Plus de 100.000 Israéliens se sont rassemblés samedi soir près du ministère de la Défense à Tel Aviv pour exiger la libération de tous les otages. Les libérations intervenues ont été accueillies avec soulagement et une profonde émotion, y compris parmi les proches de ceux restés dans les mains du Hamas.
Amertume
Pour le moment, le consensus politique national tient bon. Le chef de l’opposition centriste Yaïr Lapid a, par exemple, accordé son soutien à l’accord avec le Hamas. Seul Itamar Ben Gvir, le ministre de la Sécurité intérieure et chef d’un parti d’extrême droite, a dénoncé cet arrangement qu’il a qualifié de « faillite morale ».
Mais une certaine amertume est perceptible dans la société. Nombre d’Israéliens ont l’impression que le Hamas, malgré les coups très durs qui lui ont été assénés et l’élimination de plusieurs milliers de ses combattants, continue à mener le jeu.
Plusieurs éditorialistes estiment qu’Israël est tombé dans un piège tendu par les islamistes, qui risquent de profiter du cessez-le-feu pour faire traîner les choses et se préparer eux aussi à un nouveau round de combats. « Parler de l’effondrement du Hamas dans ces conditions, souligne le quotidien ‘Yediot Aharonot’, relève d’un voeu pieux plutôt que d’une vision objective. »
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