Revue des dépenses publiques: les aides aux entreprises dans le viseur du gouvernement

Elisabeth Borne a réuni ce jeudi à Matignon les ministres concernés par la revue des dépenses publiques entamée il y a quelques mois.

La revue des finances publiques initiée au début de l’été par le gouvernement suit son cours. Ce jeudi, Elisabeth Borne a réuni à Matignon les ministres concernés par cet exercice qui doit contribuer à atteindre les objectifs d’économies de l’exécutif, à savoir trouver 12 milliards d’euros d’économies d’ici 2024.

Assurant dès le départ ne pas avoir « de tabou », le gouvernement entend désormais passer les aides aux entreprises au peigne fin. Il a annoncé la couleur ce jeudi en promettant de regarder ligne par ligne ces aides afin de définir celles qui méritent d’être conservées et celles qui pourraient être supprimées.

Identifier les aides efficaces

Rien qu’en 2022, les aides aux entreprises ont représenté un coût total de 110 milliards d’euros pour les caisses de l’Etat, que ce soit sous forme d’allègement de cotisations, de fiscalité réduite ou d’aides directes, selon la Direction du budget.

L’exécutif affirme que la cartographie de ces aides va permettre de savoir exactement qui dépense l’argent, qui en bénéficie, s’il y a des doublons… Une fois l’exercice achevé, le gouvernement, « comme tout chef d’entreprise », sera en mesure de faire la distinction entre les dépenses efficaces et celles qu’il faut réformer voire supprimer.

Pas question en revanche de parler de revirement dans la politique de l’offre. Le gouvernement entend conserver son cap mais cela « n’interdit pas de réfléchir et d’être intelligent dans la dépense publique », assure-t-on au sein de l’exécutif.

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Le patronat s’inquiète

Un argumentaire accueilli avec plus ou moins de réserve au sein du patronat. Si certains dirigeants ne veulent pas rajouter d’huile sur le feu, après un budget 2024 qui aura laissé des traces dans les relations avec le gouvernement, d’autres dénoncent un nouveau signal très négatif, allant jusqu’à déplorer ce qui s’apparente selon eux à la fin de la politique de compétitivité menée depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir:

« L’exécutif a changé de logique, changé de chemin, regrette un haut responsable patronal. Il sacrifie la compétitivité à long terme pour boucler des budgets à court terme ». Certains patrons vont même jusqu’à dénoncer « l’arnaque intellectuelle du gouvernement, qui veut faire passer des hausses d’impôts sur les entreprises pour des économies ».