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Publié le 18 nov. 2023 à 14:04
Une verrière et un plafond-miroir où se reflètent la Seine et les toits de Paris. Aux quinzième et seizième étages de l’immeuble Morland, The Seeing City, oeuvre de l’artiste Olafur Eliasson et de l’architecte Sebastian Behmann, s’impose comme la pièce maitresse du programme immobilier. L’installation panoramique, qui s’offre aux regards des clients du restaurant de l’immeuble, a été conçue en même temps que se dessinait l’ambitieuse réhabilitation de l’ancienne cité administrative – 450 millions d’euros – sous la houlette de l’architecte David Chipperfield. Ainsi fonctionne le dispositif « 1 immeuble, 1 oeuvre », dont The Seeing City, est l’une des dernières réalisations.
Lancé en 2015 par le ministère de la Culture et le promoteur Emerige, ce programme de mécénat d’art repose intégralement sur la volonté des 81 promoteurs, bailleurs, foncières, signataires de la charte. Le principe est simple : chaque fois qu’ils construisent un immeuble collectif en France, les acteurs d’immobilier y financent l’installation d’une oeuvre d’art dans les parties communes ou sur les places publiques. « Notre idée de départ était simple : diffuser l’art au plus grand nombre, installer du beau en ville en prolongeant le travail des architectes, et soutenir les artistes français vivants », raconte Alexandra François-Cuxac, vice-présidente du Club « 1 immeuble 1 oeuvre », et qui a participé au lancement du projet quand elle était à la tête de la Fédération de la promotion immobilière.
500 artistes
Depuis 2015, 700 oeuvres d’art réalisées par 500 artistes – Daniel Buren, Françoise Pétrovitch…- ont ainsi vu le jour au sein de 500 programmes immobiliers. Moyennant un ticket d’entrée s’échelonnant entre 10.000 et 100.000 euros par oeuvre, les promoteurs – Bouygues Immobilier, Emerige et Eiffage pour les plus actifs- ont ainsi émaillé le territoire d’installations tantôt choisies dans des galeries, tantôt réalisées sur mesure, en résonnance avec le programme architectural. « Notre pari était d’irriguer les territoires, les bureaux, les logements, mais aussi les quartiers grâce aux bailleurs sociaux », explique Alexandra François-Cuxac.
En Ile-de-France, 350 oeuvres ont ainsi été installées par le biais de ce dispositif. Dernières posées : celles de Cécile Jaillard à Villiers-le Bel (Val-d’Oise) pour le bailleur social de La Poste Toit et Joie, celle d’Hugo Servanon à Courbevoie (Hauts-de-Seine) pour Covivio, ou encore celle du duo d’artistes Lang Baumann à Nanterre Universités (Hauts-de-Seine) pour Bouygues Immobilier.
A Paris, Vinci a ainsi installé une fresque de Mathilde Jonquière marquant l’entrée de la Maison Saint-Charles (15e arrondissement). Le groupe Terrot prévoit, lui, l’intervention d’un artiste sur la façade de l’Institut Français dans le 11e arrondissement à la mi-2024. Emerige, qui a déjà une centaine d’oeuvres à son actif, a notamment commandé La Traversée à la plasticienne Eva Jospin pour le programme Beaupassage, et dernièrement, The Seeing City au Studio Other Spaces d’Olafur Eliasson. Le travail de réhabilitation de l’immeuble, premier lauréat du concours Réinventer Paris sorti de terre, s’est fait main dans la main avec la ville. Y compris au plan artistique.
« 1 immeuble 1 oeuvre » a été conçu en complémentarité des politiques publiques de soutien à la création artistique, et notamment le « 1 % artistique », grâce auquel l’Etat a disséminé, depuis 1951, 12.400 oeuvres, notamment dans les universités et hôpitaux parisiens.
Malgré son démarrage flamboyant, le programme est aussi plus fragile que son homologue public : son financement repose uniquement sur les acteurs de l’immobilier, aujourd’hui en forte crise. « Nous traversons depuis trois ans, des difficultés comme nous n’en n’avons jamais connu. Le nombre de logements produits est en chute. Donc, sans avoir encore établi un bilan, il est certain que moins d’oeuvres auront été installées cette année », déplore Alexandra François-Cuxac.
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